Les déperditions thermiques sont la cause de factures d’énergie exorbitantes et d’un confort de vie limité. Pour y remédier, il faut faire le choix de la solution d’isolation la plus adaptée aux besoins du logement. Comment réaliser son isolation thermique ? Murs, combles, sols, toiture : chaque zone de l’habitat est susceptible de laisser sortir la chaleur et doit donc être isolée. Les murs sont à l’origine de 20 % des déperditions thermiques : leur isolation grâce à des matériaux isolants aux meilleures performances thermiques est donc primordiale.
Lorsque l’on compare l’isolation par l’extérieur (ITE) à l’isolation par l’intérieur (ITI), il s’agit en réalité de l’isolation des murs de la maison. Quel est le procédé le mieux adapté à un projet d’isolation des murs ? Quels matériaux isolants choisir ? Comment les installer ? Nous vous proposons de découvrir les caractéristiques de ces deux systèmes d’isolation afin de faire le bon choix.
Choisir une solution d’isolation par l’intérieur (ITI)
L’isolation par l’intérieur (ITI) est la technique la plus utilisée en France, qu’il s’agisse d’un logement en construction ou en rénovation. Il s’agit tout simplement d’installer un isolant sur les murs intérieurs de la maison.
Quand faut-il privilégier l’isolation par l’intérieur ?
Il n’existe pas de solution parfaite pour un projet d’isolation, mais certains systèmes pourraient être plus adaptés que d’autres.
Avant d’envisager des travaux d’isolation des murs, il convient de vérifier l’isolation de la toiture (première source de déperditions thermiques). Si cette dernière est inexistante ou insuffisante, il faut commencer par la mettre en œuvre, avant de procéder à l’isolation des murs.
En ce qui concerne l’isolation des murs par l’intérieur, elle est à privilégier en cas :
- de projet de construction ou d’extension du logement ;
- de réhabilitation de l’intérieur ;
- de présence de nombreuses ouvertures (fenêtres, portes, etc.) ;
- d’impossibilité de masquer la façade au vu de son cachet ;
- de problèmes de ponts thermiques qui ne concernent qu’une seule pièce ou qu’une seule partie de l’habitat ;
- de contrainte de budget.
Quelle technique choisir pour installer les isolants ?
Il existe plusieurs techniques très différentes pour isoler les murs par l’intérieur, parmi lesquelles :
- l’isolation par application directe d’un complexe isolant sous forme de panneau, ce dernier devant être composé du matériau isolant, d’un pare-vapeur et d’un matériau de finition ;
- l’isolation par doublage collé, avec l’ajout d’une contre-cloison (souvent une plaque de plâtre) et d’un isolant entre le mur et cette contre-cloison ;
- l’isolation par application sous ossature en bois ou en métal, pour les murs intérieurs abîmés ou ne pouvant pas supporter le poids de l’isolant ;
- l’isolation projetée, pour les murs intérieurs présentant un défaut de planéité.
À chaque technique convient un matériau isolant. En fonction de la technique et des matériaux choisis, le prix des travaux d’isolation varie. Il est difficile d’estimer précisément le budget à prévoir, puisque le prix du matériau (duquel dépend majoritairement ce budget) varie selon sa résistance thermique, son épaisseur, sa conductivité thermique, son processus de fabrication, sa durée de vie ou encore son conditionnement.
Quels matériaux choisir pour une isolation par l’intérieur ?
Le choix du matériau isolant dépend donc du choix de la technique d’isolation, et inversement. Il est impératif que l’isolant choisi soit compatible avec le mur à isoler (en fonction de son épaisseur, de ses performances thermiques et de son conditionnement).
L’isolation par l’intérieur peut être assurée par une large palette d’isolants. Pour optimiser la surface habitable, l’idéal est d’opter pour le matériau le plus performant, avec une faible épaisseur.
Si la technique choisie est celle de l’application directe de panneaux, alors le matériau choisi peut être un panneau de fibre de bois, en polyuréthane ou en polystyrène. Pour l’isolation par doublage collé, il faut choisir un isolant sous forme de panneau ou en vrac : les panneaux de fibre de bois ou d’isolant synthétique sont tout à fait convenables, ainsi que l’ouate de cellulose sous sa forme en vrac. Pour une isolation projetée, le matériau isolant doit être en vrac, le plus courant étant la ouate de cellulose.
En ce qui concerne l’isolation sous ossature métallique ou en bois, l’isolant peut aussi bien se trouver sous sa forme en panneaux, en rouleaux ou en vrac. Il est alors possible de choisir une laine minérale (laine de roche ou de verre), ou un isolant bio-sourcé comme la laine de lin.
Quels sont les avantages et inconvénients de ce système ?
L’isolation par l’intérieur présente de nombreux avantages :
- l’aspect de la façade extérieure est préservé, donc le bâtiment est valorisé ;
- la pose d’isolants est simple et ne nécessite pas forcément l’intervention d’un spécialiste ;
- le prix est moins élevé que celui de l’isolation par l’extérieur ;
- le choix du revêtement de finition est large, pour s’adapter à tous les styles de décoration ;
- l’isolation acoustique est assurée.
Toutefois, cette solution n’exclut pas certains inconvénients :
- la réduction de l’espace habitable ;
- la nécessité de réadapter la décoration intérieure ;
- la révision du plan électrique et du passage des tuyauteries ;
- l’impossibilité d’habiter le logement pendant les travaux.
Choisir une solution d’isolation par l’extérieur (ITE)
L’isolation extérieure est bien moins courante que l’isolation intérieure, certainement en raison de son prix, pourtant justifié par une efficacité supérieure.
Dans quels cas faut-il privilégier ce type d’isolation ?
L’isolation par l’extérieur doit être privilégiée en cas de projet de rénovation complète de la maison, ou d’un ravalement de façade, à condition qu’il n’y ait pas trop d’ouvertures (balcon, parois vitrées, etc.) et que la façade extérieure n’ait pas de plus-value architecturale.
Ce système d’isolation est très appréciable en cas d’impossibilité de réduire la surface habitable, ou de volonté de la conserver. L’isolation par l’extérieur est à privilégier s’il n’est pas possible pour les habitants de quitter leur logement pendant les travaux.
Il faut savoir que ce type d’isolation n’est pas nécessaire pour les bâtiments neufs et en construction, car les systèmes de construction actuels sont suffisamment performants pour assurer une isolation par l’intérieur efficace.
Quelle technique d’isolation par l’extérieur choisir ?
En fonction de la technique choisie, le rendu esthétique est unique. Il est possible d’opter pour :
- l’isolation enduite : un enduit isolant mince ou hydraulique est appliqué sur le panneau d’isolant, qui est fixé sur le mur à l’aide de chevilles ou collé avec un mortier-colle ;
- l’isolation avec bardage : une ossature est fixée sur le mur extérieur, l’isolant y est intercalé, puis un revêtement de finition (souvent en bois) est ajouté ;
- l’isolation avec mise en place d’un double mur : l’isolant est placé entre le mur intérieur (porteur) et le mur extérieur (qui sert de parement).
Quels sont les isolants adaptés à l’isolation extérieure ?
Les critères de choix des matériaux sont les mêmes que pour l’isolation intérieure. En plus d’être compatibles avec le mur à isoler, ils doivent présenter de bonnes performances thermiques ainsi qu’une forte capacité à résister aux intempéries.
De plus, les matériaux isolants doivent permettre le transfert de la vapeur d’eau de l’intérieur vers l’extérieur du logement, pour éviter les phénomènes de condensation à l’intérieur. Pour cela, ils doivent être perméables à l’eau et à l’humidité, sans pour autant manquer de résistance. Les isolants bio-sourcés tels que la laine de chanvre ou le liège expansé sont alors adaptés pour un usage en extérieur, et permettent un excellent bilan énergétique. D’ailleurs, ils sont aussi utilisés pour l’isolation de la toiture et des sols.
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce type d’isolation ?
En ce qui concerne ses avantages, l’isolation par l’extérieur permet :
- de ne pas empiéter sur la surface habitable ;
- de traiter plus de ponts thermiques que l’ITI ;
- de renforcer l’inertie thermique du bâtiment (pour un confort d’été amélioré) ;
- de ne pas obliger les habitants à quitter le logement pendant les travaux.
Tout comme l’isolation intérieure, l’ITE présente des inconvénients :
- elle doit être conforme aux règles d’urbanisme de la commune et fait l’objet d’une déclaration de travaux ;
- elle n’est pas autorisée dans toutes les zones ;
- elle modifie l’aspect de la maison (couleurs, texture, ouvertures, etc.) ;
- quel que soit le projet, elle est toujours plus onéreuse que l’ITI.
Il faut savoir qu’il est possible de bénéficier d’aides à la rénovation énergétique, qu’il s’agisse d’un projet d’isolation par l’extérieur ou par l’intérieur.
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