L’isolation thermique est au cœur des préoccupations : elle permet en effet de faire des économies d’énergie, mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, l’isolation thermique est un enjeu de taille pour la France, qui s’est engagée à prendre des mesures concernant la rénovation et la construction des bâtiments. 

La réglementation française impose ainsi certaines exigences en matière d’isolation de bâtiments. Mais alors, comment réaliser son isolation thermique ? Quelles sont les normes et les réglementations en vigueur à respecter pour initier un projet de travaux d’isolation ? La réglementation est-elle la même pour un logement ancien que pour une habitation neuve ? 

Arrêté du 3 mai 2007, RT 2012 et RE 2020 : nous vous proposons d’y voir un peu plus clair et de comprendre la réglementation française en matière d’isolation thermique.

Isolation thermique : la réglementation française-1

Tout savoir sur les différentes réglementations thermiques et environnementales

Si vous cherchez à vous informer sur la réglementation française en vigueur en matière d’isolation thermique, vous êtes peut-être déjà tombés sur des termes tels que RT 2012 (pour réglementation thermique 2012) ou RE 2020 (pour réglementation environnementale 2020).

Ce sont en effet les réglementations à prendre en compte pour la rénovation ou la construction d’un bâtiment. Au fil des années, de nombreuses réglementations thermiques se sont succédé, ce qui ne facilite pas la compréhension. Voici donc quelques explications sur les différentes réglementations thermiques et environnementales. 

L’arrêté du 3 mai 2007

La RT 2007 n’existe pas. En revanche, un arrêté datant de 2007 fixe la réglementation thermique relative aux bâtiments existants. Ainsi, elle s’applique si vous souhaitez effectuer des travaux de rénovation dans une maison. 

Les matériaux utilisés pour effectuer les rénovations devront ainsi respecter certaines performances thermiques

Attention : l’arrêté du 3 mai 2007 a été modifié en 2017. À compter du 1er janvier 2018, c’est ainsi l’arrêté du 22 mars 2017 qui s’applique.

La réglementation thermique 2012 (RT 2012)

S’il fallait retenir une seule réglementation thermique, ce serait celle de 2012, que l’on nomme plus simplement RT 2012. Cette réglementation a été appliquée juste avant le Grenelle de l’Environnement en 2013 et a pour objectif d’améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment grâce à des mesures comme :

  • une consommation énergétique annuelle limitée à 50kWh/m² ;
  • une utilisation de l’architecture bioclimatique ;
  • une meilleure isolation pour le confort thermique en été.

La réglementation thermique 2012 s’appliquait aux logements neufs individuels jusqu’à l’été 2021.

La réglementation environnementale 2020 (RE 2020)

Depuis l’été 2021, c’est la réglementation environnementale 2020 qui remplace la réglementation thermique 2012. D’abord nommée RT 2020, elle est rapidement renommée RE 2020 puisqu’elle ne se concentre pas uniquement sur les critères thermiques, mais aussi sur la réduction des gaz à effet de serre, la gestion de l’énergie, l’usage de matériaux bio-sourcés, etc.

Son application était initialement prévue en 2020, mais la crise sanitaire ainsi que les polémiques de la part des professionnels du secteur ont retardé la mise en application. La nouvelle réglementation environnementale est appliquée en janvier 2022 et concerne également les permis de construire déposés à partir de l’été 2021.

La RE 2020 a pour but de lutter contre le changement climatique et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 grâce à trois mesures principales :

  • incitation à l’utilisation de modes constructifs qui émettent peu de gaz à effet de serre ou qui permettent de les stocker, avec les matériaux bio-sourcés ;
  • renforcement de l’indicateur de besoin bioclimatique (Bbio) et nouvelle réglementation sur la performance de l’isolation ;
  • objectif de confort en été pour un habitat adapté aux épisodes caniculaires.

Par exemple, les logements individuels ne devront pas dépasser un plafond d’émission de 4 kilos de CO2 par mètre carré et par an. Aussi, la consommation de chauffage ne devra pas atteindre 12 kWh/m² et les logements neufs devront posséder un bilan énergétique nul, en produisant autant d’énergie qu’ils n’en consomment.

Isolation thermique : la réglementation française-2

La réglementation en matière d’isolation thermique dans l’existant

Trois réglementations thermiques sont en vigueur pour les bâtiments existants, en fonction de l’ampleur des travaux. On distingue alors :

  • la réglementation par élément pour les bâtiments d’une surface de moins de 1000 m² (ou plus sous certaines conditions) ;
  • la réglementation globale pour bâtiments d’une surface de plus de 1000 m² ;
  • la réglementation « travaux embarqués » pour des travaux importants de rénovation.

En ce qui concerne la réglementation thermique existante par élément, un maître d’ouvrage doit installer un élément d’isolation offrant des performances supérieures aux caractéristiques minimales mentionnées dans l’arrêté du 3 mai 2007.

Ainsi, les exigences relatives à l’isolation concernant les parois opaques telles que les murs, la toiture et les planchers, mais aussi les parois vitrées pour améliorer la performance énergétique du bâtiment.

Par exemple, une résistance thermique minimale R de 4,5 W/m² est exigée pour l’isolation des combles perdus d’une habitation ou d’un immeuble. La résistance thermique R permet d’exprimer la capacité d’un matériau à résister à un flux de chaleur. Ainsi, plus la valeur R est grande et plus le matériau est isolant. Pour plus d’informations sur la résistance thermique minimale des isolants, consulter le document établi par l’ADEME.

Il faut savoir que l’État encourage les travaux de rénovation des bâtiments anciens, et notamment les travaux d’isolation. Vous pourrez ainsi prétendre (sous certaines conditions) à des aides financières, afin de réduire le coût des travaux d’isolation. Outre les aides de l’État, il est également possible de bénéficier d’aides de la part de l’Anah. 

Quelles solutions isolantes pour respecter la réglementation environnementale 2020 (RE 2020) ?

Nous l’avons évoqué un peu plus tôt : la réglementation qui s’applique pour l’isolation thermique dans le cadre d’une construction est la réglementation environnementale 2020.

Ainsi, il sera nécessaire d’opter pour des solutions isolantes répondant aux nouvelles normes de la RE 2020. Les matériaux isolants doivent notamment pouvoir emmagasiner la chaleur et la redistribuer. Il peut alors s’agir de bois, de paille, de laines ou de verre cellulaire. Au contraire, la pierre, le ciment, le verre et l’aluminium sont à proscrire. 

La végétalisation des toits est également une solution envisageable, puisqu’elle est isole de manière naturelle. L’hiver, les plantes aident à lutter contre le froid et l’été, elles apportent de la fraîcheur pour un meilleur confort thermique.

Enfin, l’épaisseur de l’isolant a également son importance sur ses performances. Elle doit à présent être de 300 mm minimum. Pour gagner de la place, les isolants en panneaux sont très intéressants.

La laine de bois pour respecter la réglementation environnementale 2020

La laine de bois est l’un des isolants à utiliser pour les nouvelles constructions. Cet isolant offre en effet des performances équivalentes aux isolants traditionnels tels que la laine de roche ou la laine de verre, mais possède un avantage supplémentaire : la laine de bois est meilleure en ce qui concerne le confort d’été. 

Grâce à ses qualités de déphasage et d’isolation thermique, la laine de bois permet d’offrir un meilleur confort thermique lors des fortes chaleurs. Elle réduit aussi les problèmes de moisissures liés à la condensation et favorise l’évacuation de l’humidité.

Liège, paille et chanvre comme matériaux d’isolation à privilégier

Il est également possible d’opter pour le liège pour l’isolation d’un logement. Le liège est un excellent isolant thermique, mais aussi acoustique. Le liège possède un très bon coefficient de conductivité thermique, mais aussi une forte capacité de déphasage. Il ralentit la pénétration de la chaleur dans la maison.

La laine de chanvre ainsi que la paille peuvent également être des alternatives afin d’opter pour un isolant écologique et biodégradable et ainsi respecter les nouvelles réglementations environnementales en vigueur.

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