Vous avez déjà fait l’expérience d’un courant d’air froid dans votre maison ? Ce phénomène est dû à des infiltrations d’air. Le test d’infiltrométrie est un test d’étanchéité à l’air. Également appelé « test de la porte soufflante », ou en anglais Blower-Door Test, il permet de déterminer le niveau de perméabilité à l’air d’une construction ou d’un habitat (maison, appartement, etc.). Cette technique permet de réaliser les mesures précises des infiltrations dites « parasites », c’est-à-dire en dehors des systèmes de ventilation. Après avoir situé les défauts dans l’enveloppe du bâtiment et évalué le débit des fuites, des travaux de colmatage pourront être effectués afin d’améliorer la performance énergétique des bâtiments. Une bonne étanchéité est essentielle pour assurer un fonctionnement efficace de la ventilation ainsi que de l’isolation thermique et acoustique. Quels sont les inconvénients liés aux infiltrations d’air ? Comment se déroule un test d’infiltrométrie ? Zoom sur les indicateurs de perméabilité de l’air.
Les conséquences des infiltrations d’air dans un bâtiment
De nombreux désagréments découlent d’une mauvaise perméabilité à l’air :
- un sentiment d’inconfort ressenti par les occupants de la maison face aux conditions météorologiques : des courants d’air froid pendant l’hiver, une chaleur désagréable durant l’été et de l’humidité ;
- le mauvais fonctionnement du système de ventilation ;
- la perte thermique : l’augmentation du débit d’air dans les bâtiments entraîne une forte consommation d’énergie et des besoins en chauffage plus importants l’hiver ;
- les bruits extérieurs pénètrent plus facilement à l’intérieur du bâtiment provoquant de la nuisance sonore ;
- la condensation de l’air génère des salissures et de la moisissure responsables d’une dégradation globale du bâtiment, et pouvant avoir des conséquences sur la santé en favorisant des pathologies telles que l’asthme.
Le déroulement du test d’infiltrométrie
Un test d’étanchéité de l’air se réalise à l’aide d’un infiltromètre, ou porte soufflante, placé sur une porte ou une fenêtre. Ce cadre réglable est composé d’un ventilateur relié à un ordinateur, d’un capteur de pression et d’une toile en nylon qui permet d’étanchéifier l’ouverture utilisée.
La préparation du bâtiment
Avant de commencer le test d’étanchéité, il convient d’obturer toutes les ouvertures donnant sur l’extérieur, les portes, les fenêtres et les orifices volontaires nécessaires à la ventilation, afin que le flux d’air mesuré ne provienne que des fuites. Les portes intérieures, en revanche, doivent rester ouvertes pour permettre à l’air de circuler librement dans la maison. La pression atmosphérique, la vitesse du vent et d’autres données factuelles sont relevées pour documenter d’environnement du test.
La prise des mesures
Une fois l’installation du matériel effectuée, la mesure de la perméabilité de l’air peut commencer. La mise en marche du ventilateur va permettre de créer une différence de pression, une surpression ou une dépression, entre l’intérieur du bâtiment et l’extérieur. Au minimum, 5 paliers de mesure doivent être réalisés entre 10 et 100 Pascal. Le logiciel analyse les données provenant des capteurs afin de mesurer le débit et le coefficient de fuite.
La recherche des infiltrations d’air
Pendant la localisation des infiltrations d’air par l’opérateur du test, le ventilateur maintient la différence de pression à 50 Pa, ce qui correspond à une force de vent de 32 km/h. Cette recherche s’effectue au moyen d’une poire de fumée, qui va s’orienter directement vers les endroits perméables, ou d’une caméra thermique. En effet, la mise en pression du bâtiment laisse apparaître une différence de température au niveau des fuites, qui se caractérisent par une couleur violette sur les images thermographiques.
Les indicateurs de perméabilité à l’air
Deux indicateurs sont utilisés pour exprimer le débit de fuite d’un bâtiment : le Q4Pa-surf, anciennement appelé I4, et le n50. La conversion d’un indicateur à l’autre est possible, mais complexe.
Le Q4Pa-surf est utilisé dans la réglementation thermique française, la RT 2012, qui fixe une limite maximale de la consommation énergétique dans la construction des bâtiments neufs. Il s’exprime en m3/(h.m 2). Son mode de calcul correspond à la différence de pression entre intérieur et extérieur du bâtiment, dont la moyenne est de 4 Pascal ou V4, divisé par la somme des surfaces des parois froides, dites déperditives, en dehors des planchers bas, appelés ATbât. Selon la RT 2012, cet indicateur de perméabilité à l’air ne doit pas excéder :
- 0,60 m3/(h.m 2) pour les maisons individuelles, soit une fuite de 0,6 m³ d’air par heure et par mètre carré au travers des parois extérieures ;
- 1,0 m³/(h.m²) pour les bâtiments collectifs, soit une fuite de 1 m³ d’air par heure et par mètre carré.
Ces chiffres sont susceptibles d’évoluer avec la nouvelle réglementation énergétique, la RE 2020, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2022.
Le n50 est l’indicateur commun à tous les pays d’Europe. Son évaluation s’exprime en volume par heure, en divisant une pression différentielle entre l’intérieur et l’extérieur de 50 Pa, par le volume du bâtiment. Il ne doit pas dépasser 0,60 vol/h (ou h-1), sans considération du type de bâtiment. Cette méthode de calcul est considérée plus pertinente pour évaluer la qualité de l’enveloppe des bâtiments.
Mise en œuvre du test d’infiltrométrie dans la réglementation thermique
La mise en œuvre du test d’infiltrométrie doit suivre des règles précises encadrées par la réglementation thermique.
Le test chantier et le test final
Dans le cadre d’une construction neuve, il est recommandé d’effectuer deux tests. Le premier n’est pas obligatoire. Il est effectué en cours de chantier pour vérifier l’étanchéité, alors que l’état d’avancement des travaux permet de corriger facilement les potentielles fuites d’air. Le test de contrôle d’infiltrométrie final est une obligation réglementaire. L’attestation de conformité RT 2012 de fin de chantier doit obligatoirement être réalisée par un opérateur agréé par le ministère en charge de la Construction. Il est effectué à la réception du chantier et doit répondre aux objectifs fixés par l’étude thermique de départ.
Le rapport d’infiltrométrie
Un rapport complet est remis au client, quelle que soit la nature du test. Il représente la fiche d’identité de l’étanchéité du bâtiment. Il doit être rédigé dans le cadre d’une procédure rigoureuse et doit comporter un certain nombre d’éléments comme : le récapitulatif de la réglementation en vigueur, le respect des normes pendant la réalisation du test, les informations sur les bâtiments, le résultat du test et son analyse, l’exploitation des données et la préconisation de travaux. Il permet également l’obtention des labels.
Les labels énergétiques
L’écologie est au centre des préoccupations des Français, qui s’intéressent de plus en plus aux logements écoresponsables. Certains labels dédiés à la construction et à la rénovation garantissent aux particuliers un habitat peu énergivore et doté d’un faible impact environnemental. Certains d’entre eux s’appuient sur une réglementation stricte et sur une certification, qui atteste de la conformité des travaux après contrôle, et qui peut donner droit à des avantages fiscaux. Leurs critères sont basés entre autres sur la performance de l’isolation, le test d’étanchéité à l’air et l’utilisation d’énergies renouvelables. Le label BBC, Bâtiment Basse Consommation, de l’association française Effinergie, le label allemand Passivhaus et le label suisse Minergie sont les plus reconnus.
Parois extérieures, seuils de porte, conduits, câbles, jonctions entre les murs et la toiture, trappes, les sources de fuite d’air sont nombreuses. Un test d’infiltrométrie permet de connaître les failles dans l’étanchéité de la maison et de les colmater pour éviter les déperditions d’énergies. Un logement sans courant d’air est indispensable, tant au niveau de l’économie d’énergie que du confort de ses occupants. Le tarif d’un test de perméabilité, quant à lui, dépend de nombreux paramètres. N’hésitez pas à comparer différents devis.
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