Vous avez décidé d’isoler votre maison ? Vous vous demandez par où commencer ? Les travaux d’isolation ne sont pas anodins. Ils requièrent un diagnostic précis et des connaissances techniques. Dans le cadre du Plan Climat, le gouvernement a déclaré le combat au réchauffement climatique. Dans cette lutte, son principal objectif est de prioriser la rénovation thermique et ainsi de réduire la précarité énergétique selon un calendrier fixé par lui-même. Il a, à cet effet, mis en place un nombre important d’aides financières afin de soutenir les revenus les plus modestes afin qu’ils puissent bénéficier de solutions en matière d’isolation. Dans ce plan, il intègre également des aides permettant à ces mêmes foyers de régler leurs factures énergétiques. Mais alors que dit exactement la législation ? Comment savoir si un logement souffre de déperdition thermique ? Quel type d’isolation est conseillé ? Vous allez tout savoir sur l’isolation thermique.

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La règlementation française : la lutte contre la précarité énergétique

La règlementation française

La transition écologique et la précarité énergétique sont devenues les deux batailles du gouvernement en matière d’enjeux climatiques. Pour ce faire, plusieurs plans d’action ont été mis en place.

  • le Plan Climat, qui lutte notamment contre la précarité énergétique ;
  • la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui impacte les constructions et les rénovations des bâtiments privés et publics.

C’est ainsi que la règlementation française a prévu des aides financières pour :

  • les foyers touchés par la précarité énergétique ;
  • les propriétaires souhaitant financer un projet d’amélioration énergétique.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte, et plus spécifiquement le décret n0 2017-919 du 9 mai 2017, annonce une obligation de renforcement de l’isolation thermique. Elle vise à limiter les déperditions thermiques lors de gros travaux de rénovation et concerne tous les propriétaires bailleurs ou occupants, mais également les :

  • maîtres d’ouvrage publics et privés ;
  • architectes ;
  • maîtres d’œuvre ;
  • bureaux d’étude ;
  • particuliers ;
  • entreprises ;
  • artisans.

De cette manière, chaque acteur se voit attribuer la responsabilité de la mise en application de cette loi. 

L’intérêt de cette législation

Les intérêts de cette règlementation sont multiples. Tout d’abord, celui relatif à l’écologie. En effet, en réduisant leur consommation de chauffage, les ménages permettront de limiter les émissions de CO2. Un gain de confort est également apporté. Les déperditions thermiques ou les pertes de chaleur subies par une habitation sont en effet la cause :

  • d’un gros budget énergétique pour les foyers ;
  • d’une habitation avec des transferts d’air entre l’intérieur et l’extérieur de celle-ci.

Il est à noter que les pertes de chaleur viennent  :

  • des toits à hauteur de 25 à 30 % ;
  • des murs à hauteur de 20 à 25 % ;
  • des ouvertures à hauteur de 10 à 15 % ;
  • des sols à hauteur de 7 à 10 %.

Et enfin, cette législation permet aux habitants d’un logement de profiter des aides financières prévues à cet effet. Il en existe plusieurs, dont :

  • MaPrimeRénov’ ;
  • la prime Anah ;
  • le chèque énergie ;
  • les réductions d’impôts ;
  • la TVA à 5,5 % ;
  • et bien d’autres.

Détecter les déperditions thermiques : le test d’infiltrométrie

Qu’est-ce que le test d’infiltrométrie ?

20 % des pertes de chaleur viendraient des fuites d’air. De ce fait, des outils sont mis à disposition afin d’établir la présence de ces fuites dans le but d’engager des solutions rectificatrices. Le test d’infiltrométrie fait partie de ces outils. Il permet de mesurer le niveau d’étanchéité à l’air d’une maison. Plus concrètement, il identifie le nombre de changements d’air observés dans un logement. Cette variation va dès lors déterminer l’existence de fuites d’air au sein du lieu testé. De cette manière, les habitants pourront mettre en place les travaux nécessaires, réduire leur consommation énergétique et ainsi diminuer les dépenses correspondantes.

Le test d’infiltrométrie n’est pas imposé à tous les logements. Depuis le 1er janvier 2013, il doit systématiquement être effectué pour tous les logements neufs. Cette obligation fait suite aux normes environnementales sur les constructions (RT 2012). Il ne peut être réalisé que sur devis et par un professionnel qualifié et exige une perméabilité à l’air (sous 4 Pa, Q4Pa-surf) pour les maisons individuelles ou accolées et les bâtiments collectifs d’habitation inférieure ou égale à :

  • 0,60 m³/(h. m²) de parois déperditives pour une maison individuelle ou accolée ;
  • 1,00 m³/(h. m²) de parois déperditives pour un bâtiment collectif d’habitation.

Comment est-il réalisé ?

Le test est exécuté par le professionnel de diagnostic énergétique selon plusieurs étapes.

  1. La fermeture et l’obstruction de toutes les ouvertures et aérations diverses (cheminée, fenêtres, portes, VMC, etc.).
  2. L’installation d’une bâche soufflante (ventilateur + bâche) devant la porte d’entrée principale ouverte.
  3. Mise en marche du ventilateur d’aération et dépressurisation de l’air de l’habitat.

Le but étant d’atteindre une pression inférieure à 50 Pascals par rapport à la pression extérieure afin de mesurer les flux d’air entrants et sortants à l’aide d’un logiciel. Cette différence de pression permet également de déterminer le temps de renouvèlement de l’air dans une habitation. Si un débit important de fuite d’air est alors détecté, le technicien a la possibilité d’utiliser :

  • un fumigène qui l’aidera à localiser l’origine de la fuite ;
  • un nanomètre qui lui permettra de mesurer la vitesse et l’intensité des fuites.

Comment réaliser son isolation thermique ?-2

Isolation intérieure ou extérieure : la technique à privilégier

Au-delà de l’enjeu écologique, l’isolation thermique apporte un confort optimal aux habitants d’un logement. Alors, isolation thermique par l’intérieur ou par l’extérieur : que choisir ? Les matériaux diffèrent en fonction de la méthode choisie. Il n’existe pas de conseils universels, chaque problématique aura une solution qui lui sera adaptée.

Les avantages et les inconvénients d’une isolation thermique par l’intérieur (ITI)

Isoler par l’intérieur est la technique la plus prisée par les particuliers. Elle demande des travaux moins importants et ainsi moins coûteux. Elle consiste à isoler des combles perdus ou aménagés, des ouvertures, des planchers. On utilisera un isolant à base de :

  • matière synthétique, en polystyrène ou en polyuréthane, posée sous forme de panneaux isolants ;
  • matière minérale, comme la laine de verre, la laine de roche ;
  • matière recyclée, telle que la fibre de bois, le chanvre, la laine de coton.

Il est à noter que le polystyrène fait partie des isolants les plus économiques du marché.

Ces matières seront ainsi fixées comme des panneaux isolants sur les murs, planchers, toit nécessitant une protection thermique. L’ITI comprend également l’isolation par le renforcement de l’épaisseur du verre (double ou triple vitrage) des ouvertures, telles que les fenêtres ou les baies vitrées.

Les avantages de l’ITI

Les points positifs de cette technique d’isolation sont :

  • le coût d’exécution moins important ;
  • la facilité de la réalisation des travaux, de façon générale ;
  • la suppression de l’effet paroi froide d’un mur, particulièrement pour les maisons anciennes ;
  • l’amélioration du confort acoustique ;
  • l’optimisation de la performance globale de l’habitation ;
  • la possibilité de cibler une zone (les combles, le toit, etc.).

Les inconvénients de l’ITI

En revanche, les inconvénients de l’isolation thermique par l’intérieur sont :

  • la réduction de la surface habitable ;
  • l’évacuation des habitants pendant la phase de rénovation ;
  • l’éventuelle modification du plan électrique ;
  • la non-résolution des ponts thermiques ;
  • une faible économie d’énergie (10 %).

Les avantages et les inconvénients d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE)

L’isolation thermique par l’extérieur s’avère très efficace contre les déperditions thermiques. À l’inverse de la technique par l’intérieur, elle permet de régler plus de ponts thermiques. Ces dernières se définissent par les différentes zones d’une construction sur lesquels la barrière thermique est rompue. Comme pour toute isolation, le choix des matériaux est primordial. Par exemple, le bois étant un excellent rempart au pont thermique, son utilisation s’avère intéressante.

L’ITE consiste à poser une fibre isolante sous un bardage composé d’une ossature en bois ou métallique ou à l’aide d’enduit. Entre les deux, une lame d’air est permise pour l’évacuation de l’humidité provenant des infiltrations ou de la condensation présente sur un mur. Un pare-pluie peut également compléter l’installation afin de renforcer l’étanchéité de la structure.

Les avantages de l’ITE

Ses avantages permettent de :

  • d’augmenter la performance globale d’une maison grâce à l’isolant et à l’enduit choisis ;
  • de conserver la surface habitable du logement ;
  • de concevoir une nouvelle esthétique de façade et de toiture ;
  • de réduire de manière significative les dépenses énergétiques selon l’épaisseur des isolants ;
  • de traiter plus de ponts thermiques ;
  • de rester dans les lieux pendant le temps de rénovation.

Les inconvénients de l’ITE

En revanche, ses inconvénients signifient qu’elle :

  • n’est pas adaptable à tous les bâtiments ;
  • requiert un coût d’exécution conséquent ;
  • nécessite la transformation de la façade, de la toiture et des ouvertures ;
  • exige une autorisation de travaux ;
  • oblige de consulter les règles d’urbanisme de la commune.

L’isolation thermique d’une habitation requiert par conséquent d’être au fait de la règlementation française à ce sujet. En effet, des obligations astreignent les propriétaires à des contraintes spécifiques au type d’habitation. Elle demande de même d’établir un bilan énergétique de son logement et ainsi de déterminer les points faibles existants en matière de déperditions thermiques. Enfin, après avoir mesuré les performances d’un logement, il est plus aisé d’opter pour la technique d’isolation. Les deux méthodes ont des avantages non négligeables, mais les inconvénients sont aussi importants en fonction de la nature des travaux désirés. Le choix de l’isolation mixte est également une possibilité. Finalement, en optant pour la mutualisation des deux techniques, vous vous assurez de régler la problématique de déperdition thermique dans sa globalité.

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