Pour garantir un air sain et lutter contre l’humidité, l’installation d’une ventilation dans une habitation est primordiale, et même obligatoire d’un point de vue légal. Se pose alors la question suivante : quel système de ventilation choisir ?
Car si vous ne le saviez pas encore, la VMC n’est pas le seul système existant pour assurer l’aération d’un logement ou d’un quelconque bâtiment. Parmi les autres solutions à envisager, on compte la VMI, ou « Ventilation Mécanique par Insufflation ». Envie d’en savoir plus à ce sujet dans le cadre d’une rénovation ou de la construction d’un logement neuf ? Voici ce qu’il faut avoir à l’esprit avant de faire le choix d’une VMI pour votre habitat.
Comment fonctionne la VMI ?
On a souvent tendance à définir la ventilation par insufflation en opposition à la ventilation mécanique contrôlée. Et en effet, ce système fonctionne sur le principe inverse à la VMC : avec la VMI, c’est l’air extérieur qui est injecté à l’intérieur du bâtiment.
Pour être plus précis, voici les différentes étapes du renouvellement de l’air, via le principe mécanique d’insufflation.
- L’aspiration de l’air extérieur par un ventilateur.
- La filtration, puis le préchauffage de cet air extérieur (à l’aide d’une résistance électrique, d’un puits canadien ou d’un système fonctionnant à l’énergie solaire) pour éviter la condensation et l’infiltration d’eau dans les murs.
- L’injection de l’air dans le logement.
- La surpression qui émane de cette injection fait ressortir l’air vicié par des grilles, des bouches d’aération ou par des aérateurs (on parle d’ailleurs aussi de Ventilation Mécanique par Surpression pour désigner la VMI).
- L’air intérieur est alors purifié.
Le fonctionnement de la VMI est donc relativement simple à comprendre et se base sur des flux mécaniques entre l’air intérieur et extérieur.
Pourquoi préférer la VMI à un autre mode de ventilation ?
Bien que la ventilation par insufflation soit peu répandue dans les logements et les bâtiments en France, il s’agit d’une solution qui présente des avantages certains.
Un meilleur confort au quotidien
On reproche souvent à la VMC simple flux de créer des courants d’air frais, ce qui impacte grandement le confort. Avec la VMI, au contraire, ce problème n’a plus lieu d’être, car le système empêche les courants d’air et les sensations désagréables de froid entrant dans la maison. Ceci est d’autant plus vrai que l’air est préchauffé avant d’être insufflé à l’intérieur.
L’autre point fort de la Ventilation Mécanique par Insufflation est la présence d’un filtre. Avant d’entrer dans le logement, l’air est purifié, ce qui permet d’obtenir une meilleure qualité de l’air ambiant et de limiter les risques d’allergie.
La VMI a également l’avantage d’être efficace pour lutter contre l’humidité, cause de moisissures, de problèmes de santé et de dégradations des murs, sols et plafonds. Ses performances dans les pièces humides (salle de bains, cuisine, etc.) sont d’autant plus importantes lorsqu’on opte pour un modèle hygroréglable. Grâce à ce système, le débit de ventilation s’adapte en fonction du taux d’humidité, pour non seulement renouveler l’air, mais aussi permettre d’assécher l’air ambiant.
Il est également intéressant de noter qu’il s’agit d’un système silencieux. Finie la ventilation bruyante, qui peut surtout s’avérer dérangeante lorsque l’installation est réalisée à proximité d’une chambre ou d’une pièce de vie.
Des économies d’énergie… sous conditions
La Ventilation Mécanique par Insufflation est aussi reconnue pour permettre des économies de chauffage. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’air qui entre dans la maison ou l’appartement est chauffé avant d’être injecté. Généralement, il entre à une température comprise entre 15 et 18 °C. Quand on sait que la température recommandée dans un logement oscille entre 16 et 20 °C selon la pièce, on comprend donc rapidement que cet air aura plus tendance à réchauffer la pièce qu’à la refroidir. On peut alors diminuer sa consommation d’énergie pour chauffer son logement, qu’il s’agisse d’un système de chauffage à l’électricité, au gaz ou aux énergies renouvelables.
Toutefois, il faut aussi savoir que pour fonctionner, la VMI a souvent besoin d’une résistance électrique, qui consomme de l’électricité. La solution la plus économe réside donc dans l’utilisation d’un puits canadien ou provençal, voire d’un système de serre via l’énergie solaire.
Il ne faut pas oublier non plus que cet air préchauffé n’aura qu’un faible impact sur la température de la pièce si l’isolation du bâtiment n’est pas optimale.
Une installation et un entretien facile
La Ventilation Mécanique par Surpression est plébiscitée lors de travaux de rénovation, mais aussi dans les bâtiments neufs, parce qu’elle est très facile d’installation. Comme avec la VMR, et contrairement à la Ventilation Mécanique Contrôlée, il n’est pas nécessaire d’installer de nombreuses gaines dans les murs et plafonds. Il suffit généralement de placer le ventilateur dans les combles de la maison, dans un local technique ou même dans une pièce de vie.
Après les travaux d’installation, l’entretien est également très simple, puisqu’il suffit de changer le filtre, à raison d’une ou deux fois par an. Cela n’empêche pas de faire réaliser un entretien par un professionnel de façon régulière, afin de s’assurer qu’il n’y a aucun problème et de maintenir un fonctionnement optimal au niveau du ventilateur, des bouches d’insufflation et d’aération, etc.
Y a-t-il des inconvénients à opter pour la ventilation par insufflation ?
Si la VMI peut représenter une solution intéressante, il faut aussi savoir qu’elle a ses limites. En fonction du budget, des besoins et du type de bâtiment, il faut tout étudier pour être certain qu’il s’agit de la meilleure option.
Un fonctionnement irrégulier
Si la VMI est parfois décriée, c’est parce qu’elle est généralement moins performante que la VMC à double flux. De plus, elle peut présenter des dysfonctionnements, lorsque les fenêtres sont ouvertes par exemple. Or, il n’est pas rare d’ouvrir les fenêtres de sa salle de bains ou de sa cuisine lorsque l’on souhaite profiter d’une aération naturelle, en plus de la ventilation mécanique.
Un prix élevé
Pour les petits budgets, la ventilation par surpression est souvent jugée trop onéreuse. Et il est vrai qu’il faut compter un coût de plusieurs milliers d’euros pour en disposer, même si son installation est plutôt simple.
À noter également qu’à l’usage, cette ventilation consomme plus d’électricité qu’une VMC si elle n’est pas couplée à des systèmes de type solaire ou puits canadien.
Des pièces de rechange difficiles à trouver
Puisque la VMI est peu répandue, il n’est pas toujours évident de trouver des pièces de rechange dans le commerce. Qu’il s’agisse des filtres ou d’autres composants, plusieurs difficultés peuvent donc se présenter :
- des pièces difficiles à trouver, voire retirées du marché ;
- des prix élevés, du fait de la rareté ;
- une obligation de passer par un professionnel pour se procurer les pièces.
Une ventilation peu adaptée aux grands volumes
Si la méthode par insufflation reste performante dans les logements et bâtiments avec de faibles surfaces, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit de grands volumes. On la conseille donc plutôt dans les appartements ou les maisons dont le volume ne dépasse pas 500 m³. Dans certains cas, lorsqu’il y a un ou plusieurs étages à aérer par exemple, il sera nécessaire de faire installer plusieurs bouches d’aération pour obtenir une bonne ventilation.
Dans les grands bâtiments, de types bureaux d’entreprises ou écoles, il s’agit en revanche d’une solution qui reste aujourd’hui encore peu adaptée.
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