Dans la réglementation de l’habitat fixée par l’arrêté du 24 mars 1982, la ventilation est obligatoire dans les logements de façon générale et permanente, pour assurer l’hygiène et la pérennité du bâtiment, le sécuriser face aux appareils de combustion et protéger la santé de ses occupants. En effet, la vie dans une maison entraîne une production massive d’humidité et de pollution qu’il faut être en mesure d’évacuer. La simple aération par ouverture des fenêtres, dite ventilation naturelle, a des limites en matière de renouvellement d’air et de pertes énergétiques, en particulier l’hiver. L’installation d’une Ventilation Mécanique Contrôlée, ou VMC, permet de garantir une atmosphère saine à l’intérieur du logement, et ce, malgré une isolation performante qui crée une étanchéité plus importante de l’air. Rôle, modèles, fonctionnement, puissance et prix, suivez ce petit guide pour tout savoir sur la ventilation et bien la choisir.
Comprendre l’importance d’une bonne ventilation
La ventilation dans un logement a pour rôle :
- d’apporter un air neuf dans la maison, tout en débarrassant l’air ambiant du CO2 généré par les occupants, les animaux ou les plantes ;
- de lutter contre la présence de Composés Organiques Volatils, ou COV, des polluants qui se dégagent des peintures et de la colle des matériaux de construction et du mobilier, mais aussi des produits ménagers, des parfums d’ambiance ou du tabac ;
- de réduire le taux d’humidité et la condensation provenant de la salle de bain, de la cuisine et de la buanderie qui expose les murs aux champignons et aux moisissures ;
- de se débarrasser des mauvaises odeurs ;
- d’améliorer le confort thermique de la maison, en diminuant la consommation d’énergie, la déperdition de chaleur et les besoins en chauffage.
Comparer les différents systèmes de ventilation
Il existe plusieurs systèmes de ventilation. Il convient de bien les comparer afin de choisir les plus adaptés aux contraintes de son logement.
La VMC simple flux autoréglable
Avec la VMC simple flux autoréglable, l’air extérieur arrive dans le bâtiment par des bouches d’entrées posées sur les menuiseries des pièces à vivre, soit le salon, les chambres ou la salle à manger. Les pièces de service, la salle de bain, les toilettes ou la cuisine, sont équipés de bouches d’extraction qui aspire l’air vicié et l’humidité pour la rejeter à l’extérieur par une sortie sur la toiture. Cette solution économique à installer repose sur un débit d’air constant. Le flux d’air entrant est ainsi toujours identique au flux d’air sortant, quels que soient le taux d’humidité, le nombre d’occupants de la maison ou les conditions météorologiques.
La VMC simple flux hygroréglable
À la différence de la version autoréglable, la VMC simple flux hygroréglable est capable de moduler le débit d’air en fonction de l’occupation de la maison et du taux d’humidité capté dans les pièces de service. Dans cette famille de VMC, deux modèles sont disponibles :
- l’hygro A, qui combine des bouches d’extraction hygroréglables à des entrées autoréglables ;
- l’hygro B, où les bouches d’extraction et les entrées sont toutes hygroréglables, garantissant une régulation plus précise.
La VMC double flux
Plus coûteuse, plus difficile à installer et nécessitant un entretien assez contraignant, la VMC double flux possède des avantages non négligeables, notamment en matière d’économie d’énergie. La particularité de ce système se caractérise par la présence d’un récupérateur de chaleur qui transforme les calories de l’air vicié pour réchauffer l’air entrant. Ce type de VMC fonctionne grâce à deux circuits munis de deux ventilateurs distincts. Les bouches d’extraction sont reliées par des gaines dédiées à un extracteur qui reçoit de l’air neuf provenant d’une bouche d’entrée unique, puis distribue ce flux réchauffé dans les pièces à vivre. Les économies de chauffage générées sont appréciables et se situent à environ 15 % comparé à une VMC simple flux autoréglable et 8 % par rapport à une VMC simple flux hygroréglable. L’air insufflé dans la maison est également filtré et ainsi débarrassé des polluants extérieurs, des poussières et des pollens.
La Ventilation Mécanique Répartie ou VMR
La Ventilation Mécanique Répartie fonctionne sur le même principe qu’une VMC simple flux, à la différence qu’elle est constituée de bouches d’extraction individuelles donnant vers l’extérieur dans chaque pièce de service. Ce système est fréquemment utilisé en rénovation lorsque la pose d’une VMC se révèle trop complexe.
Choisir la puissance du moteur de sa VMC
La puissance de la ventilation est à choisir avec soin pour qu’elle soit en mesure d’assurer un renouvellement d’air optimal dans le logement. Le calcul de la puissance de la VMC se base sur le volume des pièces multiplié par le nombre de renouvellements d’air souhaité par heure dans chacune d’entre elles. Ainsi, plus le nombre de pièces à ventiler est important, plus la VMC doit être puissante.
Pour connaître le débit minimum du système de VMC nécessaire, il faut diviser le volume total de la maison par 24, car l’air du logement doit être renouvelé en moins de 24 heures à minima. Il est conseillé d’avoir un renouvellement d’air de 18 m3/h par personne dans chaque pièce à vivre. La réglementation de l’habitat impose un débit d’extraction d’air minimum à atteindre selon le nombre de pièces qui composent le logement, qui s’exprime en m3 par heure :
- 1 pièce principale : le débit doit atteindre 75 m3/h dans la cuisine, 15 m3/h dans la salle de bain, 15 m3/h dans les WC ;
- 2 pièces principales : le débit doit atteindre 90 m3/h dans la cuisine, 15 m3/h dans la salle de bain, 15 m3/h dans les WC ;
- 3 pièces principales : le débit doit atteindre 105 m3/h dans la cuisine, 30 m3/h dans la salle de bain, 15 m3/h dans les WC;
- 4 pièces principales : le débit doit atteindre 120 m3/h dans la cuisine, 30 m3/h dans la salle de bain, 30 m3/h dans les WC ;
- 5 pièces principales : le débit doit atteindre 135 m3/h dans la cuisine, 30 m3/h dans la salle de bain, 30 m3/h dans les WC.
Connaître les différents éléments de la ventilation mécanique
Pour fonctionner correctement, la VMC associe plusieurs éléments distincts :
- le groupe d’extraction est la partie centrale de la VMC, composée d’un caisson muni d’un moteur qui actionne le ventilateur chargé d’évacuer l’air provenant des salles d’eau, pouvant être associé à un échangeur thermique dans un système de VMC à double flux ;
- les gaines en PVC ou en aluminium ont des diamètres variables selon les pièces qu’elles desservent, soit 80 mm pour la salle de bain et les toilettes ou de 125 à 150 mm pour la cuisine ;
- les bouches d’extraction permettent de rejeter l’air vicié à l’extérieur ;
- les grilles de ventilation, de forme et de composition différentes selon le type de ventilation, assurent les entrées d’air neuf et sont généralement situées sans les encadrements des fenêtres ou sur la façade ;
- les raccordements et manchons sont indispensables pour relier entre eux les éléments du ou des réseaux de la VMC ;
- le chapeau de toit se compose d’une plaque de toiture, d’un conduit parfois muni d’un filet pour empêcher l’intrusion des insectes et des oiseaux, ainsi que d’une cloche anti-pluie ;
- les pièges à son atténuent le bruit généré par le caisson de la VMC ;
- les filtres retiennent les particules de poussière, le pollen et autres saletés.
Déterminer l’emplacement de sa future ventilation
Le choix de l’emplacement de sa ventilation repose sur quelques principes très simples pour être efficace et limiter la nuisance sonore :
- le caisson muni du moteur est généralement posé dans les combles, dans un emplacement central et désolidarisé de la structure du bâtiment pour éviter de transmettre les vibrations et donc le son ;
- la VMC double flux doit impérativement être installée dans une pièce chauffée ou bien isolée pour obtenir une efficacité thermique optimale ;
- si le logement n’a pas de comble, il existe certaines VMC ultra-plates qui s’intègrent dans le sous-plafond ;
- des pièces de service (cuisine, salle de bain, WC) rapprochées permettent d’optimiser le raccordement au groupe motorisé ;
- les entrées d’air sont installées en hauteur dans les menuiseries ou dans les caissons des volets roulants des pièces à vivre (salon, chambres, salle à manger) ;
- les bouches d’extraction se placent dans les pièces humides ;
- le système doit être accessible en tout temps pour faciliter l’entretien du dispositif.
Estimer le prix d’achat et d’installation d’une VMC
Le prix d’une ventilation dépend du choix de la marque, mais aussi de la gamme, du modèle, de la puissance, de la taille de la maison, du nombre de pièces et de la technicité de la réalisation. Une installation dans un logement neuf est grandement facilitée, car elle fait partie intégrante des travaux, tandis que dans le cadre d’un projet de rénovation, elle peut s’avérer plus complexe, car il est nécessaire de s’adapter à l’existant. À titre d’indication :
- le prix moyen d’une VMC simple flux (achat et pose) varie entre 500 et 1 300 euros dans un logement neuf et entre 1 000 et 2 000 euros dans une rénovation ;
- le prix moyen d’une VMC double flux (achat et pose) varie entre 4 500 et 7 000 euros dans un logement neuf et entre 5 500 et 8 000 euros dans une rénovation.
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