Parmi les questions à se poser lorsque l’on s’interroge sur le type de pompe à chaleur à choisir, il y en a une qui est trop souvent oubliée. Et pourtant, les conséquences de ce choix peuvent être importantes. Cette question, la voici : quelles est la différence entre une pompe à chaleur haute température et une PAC basse température ? 

La température de restitution, répondez-vous avec évidence. Vous avez raison, mais connaissez-vous les incidences du choix de l’une ou de l’autre solution ? Sauriez-vous identifier les critères à prendre en compte pour faire le bon choix entre une PAC basse ou haute température ? 

De cette différence de température de l’eau produite par pompe à chaleur découle un ensemble d’éléments qu’il est important de connaitre avant de se lancer dans ses travaux de chauffage. Brisons le suspense et entrons dans le vif du sujet.

Pompe à chaleur haute ou basse température : que choisir ?-1

PAC haute ou basse température : l’impact sur votre facture énergétique 

Par définition, une pompe à chaleur basse température délivre une eau de restitution moins chaude qu’une PAC haute température, 35 à 45 °C pour la première, et plus de 65 °C pour la seconde. À ce propos, précisons que cette notion de température demeure valable que pour les pompes à chaleur dont le système de restitution de la chaleur est l’eau ou autre liquide caloporteur, c’est à dire :

  • la PAC air/eau ;
  • la PAC sol/sol ;
  • la PAC sol/eau ;
  • la PAC eau (glycolée ou non)/eau.

Pour mieux saisir l’impact que cette différence de température peut engendrer sur votre facture d’énergie, faisons un point rapide sur le fonctionnement général d’une pompe à chaleur

Qu’importe le type d’appareil utilisé (géothermique ou aérothermique), le principe reste le même. Les calories présentes dans l’environnement naturel (air, eau, sol) sont captées et utilisées par la PAC pour chauffer un fluide frigorigène. Car bien sûr, la température de cette source extérieure n’est pas suffisante pour chauffer l’intérieur de la maison, et encore moins l’hiver. C’est pourquoi la pompe à chaleur doit augmenter la température du flux de restitution, l’eau ou un autre type de liquide caloporteur dans notre cas.

Comme les calories captées ne sont pas suffisantes, la pompe à chaleur dispose donc d’un compresseur permettant d’élever la température du fluide frigorigène. Ce phénomène repose sur un principe thermodynamique complexe dont nous vous épargnons l’explication rébarbative. Pour faire simple, la compression permet de passer le fluide frigorigène à l’état de haute pression, ce qui le fait chauffer. La chaleur produite est ensuite récupérée pour chauffer le liquide d’alimentation du chauffage intérieur. 

Ainsi, une pompe à chaleur basse température chauffe moins le liquide frigorigène, ce qui permet de limiter le fonctionnement du compresseur. En effet, ce dernier fonctionne avec un moteur électrique, donc moins il «chauffe» (compression) et moins il consomme. Il est admis qu’une pompe à chaleur basse température consomme 1 kWh pour produire 4 kWh, son COP (performance) est alors de 4 et son rendement de 3.

La plupart des PAC haute température aujourd’hui à l’achat offrent un COP de 3. Ce qui signifie que pour la même quantité d’énergie consommée, une pompe à chaleur haute température a un rendement plus faible. Cette différence s’explique par le simple fait que l’écart de température entre la source extérieure et le fluide de sortie est plus important.

PAC haute ou basse température : l’impact sur votre installation

Si vous cherchez à faire le plus d’économie d’énergie possible sur votre chauffage, vous pensez surement que la pompe à chaleur basse température représente la solution qu’il vous faut. Notre devoir de conseil est de vous informer que cela n’est peut-être pas réellement le cas, et cela pour plusieurs raisons.

  1. Une PAC basse température est moins performante lorsqu’il fait très froid ou que l’isolation thermique de la maison est défaillante. Le liquide caloporteur étant chauffé à 35 ou 45 °C seulement se refroidit bien plus vite qu’un liquide à 65 °C. Ainsi, la chaleur n’est pas suffisante pour alimenter l’ensemble du circuit de chauffage.
  2. Tous les équipements ne sont pas compatibles avec une PAC basse température. Seuls les radiateurs basse température et le plancher chauffant le sont. Dans le cadre d’une rénovation, il peut alors être nécessaire de changer l’installation existante (utilisation d’une chaudière fioul ou gaz par exemple). À savoir que le prix d’achat d’un appareil chauffant basse température est plus élevé.
  3. Une pompe à chaleur basse température n’est pas adaptée à la production de l’eau chaude sanitaire. L’ADEME recommande une température idéale comprise entre 55 et 65 °C. La PAC basse température dispense une eau chauffée de 35 à 45 °C.

Néanmoins, la pompe à chaleur basse température offre une grande performance énergétique et permet de faire de réelles économies sur l’électricité. Mais elle ne convient simplement pas à tous les projets, ce qui est aussi valable pour la PAC haute température.

Pompe à chaleur haute ou basse température : que choisir ?-2

PAC haute ou basse température : les critères pour bien choisir

Maintenant que vous êtes parfaitement au fait des implications du choix pour l’une ou l’autre solution, voyons comment bien choisir votre PAC. Le recensement des critères à prendre en compte est l’occasion de résumer tout ce que nous avons expliqué jusqu’ici.

  1. La nature du logement et son isolation thermique doivent être de bonne qualité pour une PAC basse température. Avec une température de chauffe plus basse, la déperdition d’énergie dans le circuit de chauffage est d’autant plus rapide. Votre maison est ancienne, pas de doute, la PAC haute température est recommandée. Il demeure néanmoins possible de rénover votre isolation. L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) est très efficace et moins contraignante pour une rénovation.
  2. La nature de l’installation existante peut influencer votre choix. L’installation d’une PAC basse température demeure possible même si votre logement n’est pas équipé d’un système de chauffage basse température (plancher chauffant ou radiateurs de même technologie), mais elle sera plus onéreuse. 
  3. La production de l’eau chaude sanitaire n’est pas compatible avec une PAC basse température. Si vous ne souhaitez pas installer un appareil complémentaire (ballon d’eau chaude), la PAC haute température est la meilleure solution.
  4. Votre lieu de vie est également important. La PAC haute température est bien plus performante pour les régions froides, pour les mêmes raisons de déperdition d’énergie. De plus, l’orientation de votre maison a une incidence, l’installation d’une PAC (quel que soit son fonctionnement) à l’abri des vents dominants ou sur un sol plus exposé au soleil est recommandée.
  5. Le budget disponible pour votre projet de rénovation ou d’installation de votre système de chauffage importe. Malheureusement, nous ne pouvons vous indiquer quelle solution est la moins chère puisque son prix dépend de plusieurs facteurs (puissance, pompe aérothermique ou géothermique, adaptabilité de l’installation existante, etc.). Dans les grandes lignes, les pompes à chaleur basse température coûtent moins cher que les pompes haute température.

Ainsi, si nous voulions grossièrement résumer ce qui précède, nous dirions que la pompe à chaleur basse température suppose une installation dans un logement neuf en zone tempérée. La PAC haute température serait alors une solution pour une rénovation et/ou pour les climats froids.

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