Pour un confort idéal au sein du logement, il est impératif de le protéger de la chaleur en été et du froid en hiver, mais aussi de l’isoler des bruits. Pour cela, il faut procéder à l’isolation thermique et phonique de la maison ou de l’appartement, dans le cadre de travaux de rénovation ou de construction.
Couplée à un système de chauffage économique comme la pompe à chaleur, l’isolation garantit des économies d’énergie et donc d’argent, à condition d’être bien réalisée. Comment choisir le matériau isolant idéal ? Comment bien procéder à l’isolation thermique et phonique ? Existe-t-il une solution de financement des travaux d’isolation ?
Nous vous proposons ce guide pour tout savoir sur l’isolation d’une maison ou d’un appartement.
Quel isolant choisir parmi les différents types de matériaux ?
De nombreux matériaux isolants sont disponibles sur le marché. Comment choisir son isolant ? Il n’existe pas d’isolant idéal en particulier : il s’agit plutôt de trouver le matériau qui correspond parfaitement aux travaux prévus pour la maison ou l’appartement.
Les critères de choix d’un isolant
Pour bien choisir l’isolant, certains critères sont à prendre en compte.
D’abord, le choix du matériau isolant dépend de la nature des travaux d’isolation. S’agit-il de travaux de rénovation ou de construction d’un logement ? S’agit-il d’une isolation thermique ou phonique, ou les deux ? S’agit-il d’une isolation par l’intérieur (ITI) ou par l’extérieur (ITE) ? Outre le choix du matériau en lui-même, ce sont les techniques d’installation qui vont dépendre de la nature des travaux d’isolation.
Ensuite, un critère important est celui de la conductivité thermique du matériau (exprimée en W/m. K), ou son coefficient lambda. La conductivité thermique fait référence à la capacité de l’isolant à transmettre la chaleur. Dans le cadre de l’isolation d’un logement, il est impératif qu’elle soit inférieure à 0,06 W/m. K. Plus la valeur est proche de 0, plus le matériau est isolant et permet le maintien d’une température idéale dans le logement.
À l’inverse, la résistance thermique (exprimée en m².K/W) fait référence à la capacité de l’isolant à repousser la chaleur ou le froid. Selon la zone de la maison ou de l’appartement à isoler, elle doit être comprise entre 2 et 8 m².K/W. En tout cas, plus la valeur est élevée, plus l’isolant est performant.
Le choix du matériau isolant dépend aussi du type de pose de ce dernier et de son conditionnement : en panneaux, en rouleaux ou en vrac (en flocons). Tous les matériaux isolants ne sont pas disponibles dans chacune de ces formes.
L’épaisseur de l’isolant entre également en compte dans le choix de l’isolant idéal. Cette dernière dépend fortement de la performance thermique de l’isolant. Pour une même performance thermique, un isolant peut être beaucoup plus épais qu’un autre. Il faut savoir que l’épaisseur de l’isolant peut réduire l’espace de vie habitable en cas d’isolation intérieure du logement.
De plus, avant de choisir un isolant, il faut considérer les zones à isoler, à l’origine de déperditions thermiques : la toiture, les murs, les fenêtres, les planchers ou les combles. Par exemple, un matériau qui convient pour le sol ou les murs ne convient pas forcément pour les combles. Il faut savoir que certaines zones sont plus sujettes à l’entrée de froid ou à la sortie de chaleur : la toiture est à l’origine de 30 % des déperditions thermiques, suivie par les murs avec environ 20 % des pertes, puis les fenêtres et enfin les planchers.
Un autre critère de choix est le prix de l’isolant, plus ou moins influant selon les foyers. Le prix du matériau dépend surtout de ses performances thermiques. Bien que le coût à l’achat puisse sembler élevé pour certains, il est indéniable que les économies d’énergie (notamment de chauffage) et donc d’argent réalisées par la suite rentabilisent l’achat, sur le court ou le long terme.
En outre, le matériau isolant peut être choisi en fonction de son caractère écologique. En effet, tous les matériaux n’impliquent pas les mêmes processus de fabrication : certains nécessitent l’utilisation de matières chimiques potentiellement nocives pour l’environnement. D’ailleurs, plus un isolant est performant, plus la consommation d’énergie est réduite, ainsi que l’émission de gaz à effet de serre.
Un autre critère à prendre en compte pour bien choisir l’isolant est sa résistance au feu, à l’humidité et aux agressions en tout genre (moisissures, insectes, rongeurs). Il peut être préférable de choisir un isolant incombustible et résistant à l’eau. Dans certains cas, pour éviter l’humidité, l’utilisation d’un pare-vapeur est une solution envisageable.
Enfin, la longévité du matériau influe sur le choix de ce dernier. Sa longévité dépend notamment de sa capacité à résister aux agressions extérieures, et notamment à l’eau. La longévité des matériaux est de minimum 15 ans, mais elle peut être illimitée pour certains d’entre eux.
Comparatif des différents matériaux isolants
Une fois ces critères de choix établis, il ne reste qu’à comparer tous les isolants du marché. Ils sont généralement divisés en quatre catégories :
- les isolants minéraux (laine de verre, laine de roche, vermiculite, perlite exfoliée) ;
- les isolants bio-sourcés (ouate de cellulose, laine de lin, laine de chanvre, liège expansé, fibre de coco, laine ou fibre de bois) ;
- les isolants synthétiques (polystyrène, polyuréthane) ;
- les isolants nouvelle génération (aérogel, panneaux sous vide).
S’il n’existe pas d’isolant idéal pour tous les travaux d’isolation, il est possible de comparer les avantages et inconvénients des différents matériaux isolants.
D’origine naturelle, les isolants minéraux sont très appréciés pour l’isolation d’une habitation, surtout la laine de verre et la laine de roche pour l’isolation des combles, au vu de l’excellent rapport performance-prix. Sous forme de rouleaux (laine de roche ou de verre), de panneaux ou en vrac (perlite et vermiculite), ces matériaux sont directement extraits des matières premières minérales.
En ce qui concerne les isolants bio-sourcés, il s’agit d’isolants écologiques d’origine végétale, animale ou recyclée, qui sont tous recyclables. Ces isolants sont reconnus pour leur forte capacité de résistance aux insectes, aux rongeurs, aux champignons, à l’humidité ainsi qu’au feu.
Quant aux isolants synthétiques, ils sont conditionnés sous forme de panneaux rigides. Bien que les isolants synthétiques soient très appréciés pour leur rapport performance-prix et pour leur faible épaisseur, cette solution d’isolation est peu écologique.
Enfin, de nouveaux types d’isolants ont vu le jour ces dernières années : les isolants en aérogel et les panneaux isolants sous vide (PIV). Malgré leur prix relativement élevé, les isolants nouvelle génération trouvent peu à peu leur place au sein du marché, au vu de leurs capacités thermiques améliorées.
Quelles sont les solutions de financement d’un projet d’isolation ?
Pour aider les particuliers à financer leur projet d’isolation, l’État a mis en place des aides financières et subventions. Mais, avant toute chose, il est indispensable d’estimer le prix des travaux d’isolation du logement en construction ou en rénovation.
Comment prévoir le prix des travaux d’isolation ?
Obligatoire pour les nouveaux logements, le bilan thermique réalisé par un professionnel est fortement recommandé pour l’ensemble des logements, quelle que soit leur année de construction.
Cette étude thermique tient compte :
- du plan de la maison ou de l’appartement ;
- de l’environnement qui l’entoure (notamment des conditions météorologiques) ;
- de son orientation ou de son exposition ;
- de la qualité de l’isolation déjà mise en œuvre ;
- du système de chauffage utilisé ;
- du choix du matériau envisagé pour la future isolation.
Cette étude thermique permet de révéler les sources de déperditions thermiques, ainsi que les modifications à apporter au logement pour optimiser la conservation de la chaleur. Une fois le bilan thermique effectué, il est plus simple de choisir le matériau isolant en adéquation avec le projet d’isolation.
Le prix des travaux d’isolation dépendra de tout ou partie de ces facteurs :
- la qualité du matériau utilisé (performances nécessaires pour limiter les déperditions, processus de fabrication, etc.) ;
- la zone à isoler (toiture, combles, sol, murs, etc.) ;
- le type d’isolation (étant plus efficace, l’isolation par l’extérieur est plus chère que l’isolation par l’intérieur) ;
- l’étendue de la surface concernée ;
- le prix de la pose par un professionnel ;
- l’éligibilité du foyer aux aides proposées par l’État.
Si le prix du matériau est très important pour le ménage qui souhaite réaliser les travaux, il est alors possible d’évaluer le coût des travaux par m² propre à chaque matériau. En se basant sur une même conductivité thermique, les prix des matériaux vont différer, ainsi que l’épaisseur nécessaire pour une isolation efficace.
Quelles sont les aides disponibles pour financer les travaux d’isolation ?
Pour financer tout ou partie du projet d’isolation d’un logement, les foyers peuvent faire la demande d’aides financières auprès de l’État. Ces dernières ont été mises en œuvre dans le cadre du processus de transition énergétique à l’échelle nationale. Ce panel d’aides comprend notamment :
- l’aide « MaPrimeRénov’ », financée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) ;
- l’aide « Habiter Mieux Sérénité », également financée par l’Anah ;
- le dispositif « Coup de pouce », qui comprend la prime pour le chauffage et la prime pour l’isolation ;
- l’éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) ;
- la TVA à taux réduit (5,5 %) ;
- le chèque énergie, pouvant être utilisé pour le paiement des factures d’énergie ou des travaux d’isolation ;
- les aides proposées par les fournisseurs d’énergie, dans le cadre des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ;
- le dispositif de réduction d’impôt Denormandie ;
- l’exonération de la taxe foncière ;
- les aides locales proposées par la région ou la commune.
Pour la plupart des aides proposées par l’État, celles-ci exigent que les travaux d’isolation soient réalisés par un artisan Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). L’éligibilité et le montant de ces aides dépendent de nombreux facteurs tels que :
- le revenu fiscal du foyer ;
- le type de logement (maison ou appartement, logement individuel ou collectif) ;
- l’année de construction du logement ;
- le gain écologique envisagé à l’issue des travaux ;
- l’occupation du logement (résidence principale ou secondaire, occupant propriétaire ou locataire).
Si les aides « Habiter Mieux Sérénité » et « MaPrimeRénov’ » ne sont pas cumulables, elles sont individuellement cumulables avec le chèque énergie et la TVA à taux réduit. Pour financer le montant restant à payer une fois ces aides déduites, les foyers peuvent faire la demande d’un éco-prêt à taux zéro.
Comment procéder à l’isolation d’un logement ?
On distingue deux systèmes d’isolation : l’isolation thermique et l’isolation phonique. Comment réaliser son isolation ? Bien réalisée, l’isolation à la fois thermique et phonique est la garantie d’une température intérieure agréable en toutes saisons et d’un niveau sonore confortable, en plus de la réalisation d’économies d’énergie.
Comment réaliser une isolation phonique ?
Les bruits, bien que subjectifs, nuisent au confort de vie des foyers. Il peut s’agir de bruits liés aux équipements du logement (chauffage, aération, etc.), de bruits extérieurs (surtout les transports) ou encore de bruits occasionnés par le voisinage ou les habitants (bruits d’impact ou de choc transmis par le plancher ou les murs).
Puisqu’ils traversent les matériaux solides, les bruits doivent être diminués ou supprimés à l’aide d’une isolation phonique efficace.
L’isolation acoustique d’un logement doit être réalisée en accord avec la réglementation acoustique française, dépendante de la date de construction de l’habitation :
- pour les logements construits avant 1970, il n’y a aucune norme en vigueur, néanmoins les travaux d’isolation permettront d’améliorer le confort ;
- pour tout logement construit entre 1970 et 1996, il faut se référer à la Réglementation Acoustique (RA) du 14 juin 1969 ;
- pour les logements construits après 1996 et les futures constructions, c’est la Nouvelle Réglementation Acoustique (NRA) datant de 1994 qui s’applique.
La NRA fixe des valeurs minimales d’isolement aux bruits extérieurs (30 décibels) et aux bruits aériens intérieurs (53 ou 55 décibels pour les logements collectifs et 58 décibels pour les maisons individuelles). Elle fixe aussi des valeurs maximales de bruits d’équipements ou de bruits de chocs (58 décibels).
En ce qui concerne les techniques de pose des solutions anti-bruit, celles-ci dépendent des choix effectués par le foyer qui souhaite réaliser des travaux d’isolation. Pour diminuer ou supprimer les bruits, il est possible d’isoler les murs, le plancher, le plafond et les fenêtres.
Comment réaliser une isolation thermique ?
Pour maintenir une température idéale à l’intérieur de la maison, en hiver comme en été, l’isolation thermique doit être la plus efficace possible.
Cette dernière doit être conforme à la réglementation thermique française. Pour respecter les normes d’isolation thermique, il faut :
- réaliser un diagnostic de performance énergétique, ou DPE, pour les logements en vente ou en location ;
- réaliser un diagnostic thermique en préconstruction ;
- réaliser un test d’infiltrométrie une fois les travaux effectués ;
- se référer à la réglementation thermique de 2007 pour les logements déjà existants ;
- se référer à la réglementation thermique de 2012 pour les nouveaux logements, ou plutôt celle de 2020 (RT 2020), qui sera en vigueur en janvier 2022.
Le DPE, obligatoire dans le cas d’une vente immobilière ou de la location d’une maison ou d’un appartement, est établi par un professionnel et a une durée de validité de 10 ans. En tenant compte de la consommation d’énergie du logement, ce dernier est classé dans une nomenclature officielle (de A à G).
La RT 2020 rassemble les nouvelles normes d’isolation thermique dans le cadre de travaux de construction, et non pas de rénovation. Elle s’articule autour de :
- l’utilisation de matériaux isolants plus écologiques ;
- l’amélioration de l’isolation thermique des logements (prévision de bonnes performances thermiques) ;
- la production d’énergies renouvelables (pour le chauffage, l’eau chaude et l’électricité) ;
- la production d’énergie supérieure à la consommation d’énergie ;
- la réduction de l’empreinte carbone sur l’environnement.
D’un point de vue pratique, l’isolation thermique d’une maison peut être réalisée par l’intérieur ou par l’extérieur. L’isolation par l’extérieur (ITE) est plus efficace et plus onéreuse que l’isolation par l’intérieur, qui permet tout de même de réaliser des économies d’énergie.
Quels que soient la technique et les matériaux choisis, l’isolation doit permettre d’éviter les ponts thermiques pour limiter les déperditions énergétiques. La solution choisie doit aussi protéger les isolants de l’humidité et de l’écrasement, pour optimiser leur longévité.