Trafic routier, voisins bruyants, claquements de talons ou robinetterie bruyante, les sources de bruit sont multiples et constantes dans la vie quotidienne. Le niveau sonore ambiant peut vite devenir gênant, surtout lorsqu’il est constant ou intense. Les nuisances sonores augmentent le stress et nuisent à la qualité du sommeil, si elles sont nocturnes. La lutte contre le bruit est une tâche compliquée. Cet ennemi invisible résonne dans les murs et traverse les cloisons. La mise en place d’un dispositif isolant est indispensable pour se protéger des sons, retrouver un peu de confort et profiter de moments calmes chez soi. Comment réaliser son isolation phonique ? Quelles sont les techniques de pose des solutions anti-bruit ? Suivez notre guide complet pour vous débarrasser de la pollution sonore à la maison.
Le bruit, un ennemi invisible
Selon l’Ademe, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, 66 % des Français s’estiment gênés par le bruit à leur domicile. Et 87 % d’entre eux pensent que les nuisances sonores sont rédhibitoires lorsqu’ils parlent de leur logement idéal. Ce critère se place avant la pollution ou l’absence d’espaces verts. Un Français sur six a déjà envisagé de déménager à cause du bruit ! D’une manière générale, le bruit est synonyme de nuisance pour la majorité d’entre nous. Dans l’environnement, les bruits proviennent à 80 % des transports (routiers, aériens et ferroviaires). Les habitants des villes sont plus concernés par cette problématique.
La notion de bruit reste cependant assez subjective. Le bruit de sa propre perceuse ou de sa tondeuse à gazon est toujours moins ennuyeux que celui des voisins. La gêne occasionnée dépend de facteurs très diversifiés et fluctue selon l’heure de la journée, la durée des bruits, leur intensité et leur fréquence. Un son bref et intense est en général moins incommodant qu’un autre faible, mais persistant ! Le jour, le niveau sonore qui nous entoure peut déjà être très dérangeant, mais c’est la nuit qu’il est le plus difficile à supporter, car il impacte directement la qualité du sommeil et donc la santé.
Les caractéristiques d’un isolant phonique
Le bruit traverse l’air, mais aussi les matériaux solides ! Pour éviter leur propagation, l’isolation phonique ou la correction acoustique sont de bonnes solutions. L’isolation phonique a pour objectif de diminuer ou de supprimer les bruits qui proviennent de l’extérieur, alors que la correction acoustique permet d’atténuer la réverbération des sons à l’intérieur d’une pièce.
L’isolant phonique existe en plaques, en panneaux ou en rouleaux. Il se pose aux murs, au sol et au plafond pour atténuer les bruits gênants. De nombreuses solutions existent pour corriger l’acoustique d’un lieu. L’ajout de panneaux réfléchissants ou de plaques perforées, appelées résonateurs, en fait partie.
Plus une cloison est dense, lourde et épaisse, plus elle atténue la propagation des bruits. Toutefois, un mur trop épais réduit l’espace habitable de manière significative, et le poids d’un plafond trop lourd peut fragiliser la structure interne de la maison. La majorité des techniques d’isolation phonique utilisent le principe de « masse-ressort-masse » pour pallier cette problématique. Il consiste à insérer un élément ressort, une couche isolante ou de l’air, entre deux parois. Les ondes sonores sont absorbées par le ressort et les vibrations d’origine ont beaucoup de difficultés à traverser la deuxième paroi.
Déterminer l’origine acoustique des bruits
Avant de poser une solution anti-bruit dans une pièce, il faut avant tout identifier la provenance de la nuisance sonore. La mise en œuvre de cette étape est plus difficile qu’il n’y paraît, mais elle est indispensable pour isoler efficacement la maison du son et éviter le recours à des cache-misères inutiles. Il existe trois types de bruits distincts :
- les bruits aériens, aussi appelés les « bruits roses », sont des sons qui font vibrer les cloisons en se propageant dans l’air, de l’extérieur à l’intérieur ou d’une pièce à une autre (musique, voix, télévision, trafic routier, etc.) ;
- les bruits d’impact, ou bruits de choc, se transmettent par la vibration des parois, les murs, le sol ou le plafond (bruits de pas, claquements de porte, chute d’objets, etc.) ;
- les bruits d’équipements proviennent des appareils ou des installations techniques du logement ou du bâtiment (robinetterie, ventilation, bruits d’ascenseurs, etc.). Ils peuvent se traduire par des bruits d’impact ou des bruits aériens.
Les techniques de pose des solutions anti-bruit
L’isolation phonique des murs
La régularité des murs est déterminante pour freiner les bruits aériens à l’aide d’un isolant sur les murs intérieurs ou extérieurs :
- sur une surface plane, des plaques phoniques minces, prêtes à l’emploi, peuvent être directement collées sur la paroi. Elles sont constituées d’un isolant recouvert d’un revêtement en plâtre ;
- sur un mur irrégulier, il est plus judicieux d’opter pour un doublage sur une ossature en métal, en posant deux plaques de plâtre autour d’une laine minérale ;
- la technique de la contre-cloison en brique ou en plaque de plâtre est envisageable, mais elle doit impérativement être désolidarisée du mur existant ;
- il existe aussi des peintures anti-bruit pour une solution d’appoint.
L’isolation phonique du plancher
L’isolation acoustique du sol permet de réduire considérablement les bruits d’impact. La technique utilisée dépend du type de revêtement du plancher :
- parquet en bois, stratifié ou carrelage collé : il est possible de poser une sous-couche d’isolant entre la dalle du plancher et le revêtement de sol ;
- carrelage scellé ou planchers flottants : la technique adaptée consiste à couler une dalle de béton au-dessus de la sous-couche d’isolation ;
- la pose d’un tapis sur le plancher permet aussi de limiter les bruits d’impact, sans avoir à se lancer dans des travaux de rénovation ou de construction importants.
L’isolation phonique du plafond
L’isolation du plafond intervient principalement dans une configuration où il est impossible d’isoler le sol, mais elle fait perdre environ treize centimètres de hauteur. Il est possible d’opter pour :
- la pose d’un faux plafond, en fixant des plaques de plâtre à une ossature métallique et en insérant un isolant fibreux entre les deux parois. Le résultat sera meilleur si le faux plafond est désolidarisé du plafond par des suspentes anti-vibratiles, ou en posant l’ossature directement aux murs adjacents ;
- la pose de dalles en polystyrène, une solution pratique et simple à réaliser, mais elle ne peut se faire que sur un plafond sans aucune aspérité.
L’isolation phonique des fenêtres
L’état des fenêtres est déterminant pour choisir la technique de pose idéale :
- si la fenêtre est en bon état, un double vitrage ou un survitrage du côté intérieur sont des solutions intéressantes ;
- si la fenêtre est abîmée, elle devra être remplacée par une nouvelle, en conformité avec les normes thermiques et acoustiques en vigueur. Le type d’ouverture des fenêtres a aussi un impact sur l’acoustique : une fenêtre classique empêche davantage l’air de passer qu’une fenêtre coulissante ;
- si vous n’envisagez pas de changer vos vieilles fenêtres, il faut trouver une solution pour les rendre plus étanches à l’air en posant des joints isolants ou en garnissant le cadre d’un produit isolant, comme de la mousse expansée.
L’isolation phonique passe par les parois de la maison, mais pas seulement ! Une bonne isolation des portes et des fenêtres permet d’atténuer les nuisances sonores. Une porte anti-bruit ou des fenêtres à double vitrage sont bien pratiques lorsque vous habitez en ville ou dans une zone particulièrement bruyante. Ces travaux peuvent d’ailleurs être éligibles à certaines aides de l’État pour la rénovation thermique. S’équiper de rideaux, de tapis, de moquette ou même de meubles peut aussi de limiter la réverbération des sons, mais dans une moindre mesure.
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