En France, l’isolation devient un axe majeur de la transition écologique. L’État vise de meilleures performances en misant sur une baisse de la déperdition énergétique. En parallèle, les mentalités évoluent vers des choix de matériaux plus sains et plus écologiques. Les isolants bio-sourcés, issus de la matière végétale, animale, ou de matériaux recyclés, connaissent un succès important. Citons la fibre de bois, la laine de mouton, le liège expansé, la laine de lin ou la ouate de cellulose. Ce dernier isolant se place parmi les produits les plus complets dans le comparatif des isolants bio-sourcés. Nous vous proposons un guide pour tout savoir sur la ouate de cellulose, un isolant performant.
Qu’est-ce que la ouate de cellulose ?
Comme la fibre de bois ou la laine de chanvre, la ouate de cellulose fait partie des isolants bio-sourcés. Aux États-Unis, la ouate de cellulose est apparue au début des années 1970, après le choc pétrolier. Véritable alternative aux isolants synthétiques, l’isolant bio-sourcé a ensuite souffert de l’apparition des laines minérales (verre et roche). La ouate de cellulose franchit l’océan Atlantique dans les années 80 en Allemagne, puis en France. Aujourd’hui, la France compte neuf producteurs de ouate de cellulose, plaçant le pays parmi les principaux producteurs en Europe. L’isolant répond aux exigences de performances de la RE2020, en ce qui concerne le confort d’été et le bilan carbone.
Composition de la ouate de cellulose
La ouate de cellulose est un isolant bio-sourcé qui provient des industries du papier et du carton. Le matériau à base de papier est issu des journaux et des livres recyclés. Cette matière donne des fibres capables de mieux emprisonner l’air, contrairement au papier couché et au papier glacé. La ouate de cellulose comporte au moins 85 % de papier recyclé. Les 15 % restant désignent principalement le sel de bore, un produit chimique ajouté au papier qui permet d’ignifuger et de traiter l’isolant contre les rongeurs et les insectes. Il protège des insectes xylophages : le sel de bore détruit leur système digestif. En cas de départ d’incendie, le sel de bore produit de la vapeur d’eau et carbonise le feu. Par ailleurs, il renforce les performances hygroscopiques de la ouate de cellulose.
Fabrication de la ouate de cellulose
La ouate de cellulose nécessite peu d’énergie grise lors de sa fabrication, environ 50 kWh/m³ pour de la ouate soufflée. En comparaison, le polystyrène expansé en demande 500 kWh/m³ ! De plus, la ouate stocke le carbone, le papier provenant du bois.
Lors de sa fabrication, le papier journal est broyé grossièrement, puis pulvérisé par des moulins centrifuges ou à plateaux. Ces outils préservent les fibres longues de la ouate, indispensables au matériau en raison de leur résistance au tassement. Les produits chimiques s’ajoutent soit avant, soit après le passage au moulin. Poussières et résidus s’évacuent par des systèmes de filtration. Enfin, la ouate de cellulose est ensachée avant son transport et sa commercialisation.
Ouate de cellulose : caractéristiques et performances
L’isolation thermique et phonique avec l’ouate de cellulose présente de grands avantages.
La performance thermique
Les isolants se classent selon leur conductivité thermique (lambda λ), c’est-à-dire la capacité à transmettre la chaleur. Plus la conductivité thermique est faible, meilleure est l’isolation. Le chiffre de référence demeure celui de l’air, qui possède une conductivité thermique de 0,026 W/m.K. Pour être considéré comme un isolant, un matériau ne peut excéder 0,060 W/m.K. La ouate de cellulose possède une conductivité thermique comprise entre 0,039 et 0,041 W/m.K selon son conditionnement. Elle se place parmi les meilleurs isolants du marché. Les bonnes performances d’isolation thermique de la ouate de cellulose limitent les déperditions énergétiques et procurent un confort supérieur à celui offert par les laines minérales et synthétiques.
Par ailleurs, les performances thermiques et la densité de la ouate de cellulose entraînent un déphasage important. Cette notion indique le temps que met la chaleur à traverser un isolant pour parvenir à l’intérieur d’une maison. Par exemple, la laine minérale souffre d’un déficit de déphasage. En raison de sa composition (roche ou verre), la chaleur entre rapidement dans une construction, environ trois heures. Une épaisseur similaire en ouate de cellulose procure un déphasage d’environ neuf heures. Cette qualité revêt une importance capitale dans le confort estival.
L’isolation phonique
La ouate de cellulose s’affiche comme l’un des matériaux idéals pour l’isolation phonique. Souple, l’isolant agit comme ressort entre deux murs ou plaques de plâtre. Il remplit l’espace, ce qui s’avère important pour maîtriser et ralentir les bruits. Attention, tout de même, à souffler ou projeter la ouate en bonne proportion. Trop dense, elle perd en efficacité phonique. Mieux vaut procéder à l’insufflation par l’intermédiaire d’un professionnel.
Les performances hygroscopiques
Composée en grande partie de papier, la ouate de cellulose possède de belles capacités d’absorption de l’humidité. Le surplus éventuel de vapeur d’eau ne stagne pas dans la maison. Lorsque l’air de la maison devient trop sec, la ouate de cellulose restitue l’humidité contenue dans ses fibres. Le confort hygrométrique reste permanent : l’air moins humide ralentit la surconsommation énergétique.
La résistance face au feu
L’isolation par la ouate de cellulose protège efficacement du feu. C’est l’ajout du sel de bore qui permet d’ignifuger le matériau. Aucune vapeur toxique ne s’échappe de l’isolant en cas d’incendie, contrairement aux mousses synthétiques.
Un matériau durable
La ouate de cellulose possède une longue durée de vie, de l’ordre de 15 à 20 ans. Cela est dû à sa capacité hygroscopique. Là où les matériaux sensibles à l’humidité se dégradent vite, les fibres de la ouate, elles, limitent ce risque.
Un rapport qualité-prix incomparable
Enfin, la ouate de cellulose présente un avantage non négligeable : son prix. En raison d’une matière première bon marché et d’une fabrication plutôt simple, la ouate de cellulose affiche des tarifs particulièrement attractifs. Elle demeure l’isolant bio-sourcé le moins cher du marché !
Utilisation et mise en œuvre d’un isolant en ouate de cellulose
Principalement vendue en vrac, la ouate de cellulose se conditionne également en panneaux ou en rouleaux. La mise en œuvre du produit est diversifiée, ce qui le destine à l’ensemble des endroits à isoler de la maison.
Cependant, la ouate de cellulose présente deux faiblesses : elle finit par se tasser et est moins imputrescible que d’autres matériaux. Mieux vaut éviter son utilisation pour isoler un plancher bas, susceptible de compresser l’isolant et d’accélérer son tassement.
C’est en vrac que la ouate de cellulose est la plus performante. Grâce au confort thermique et au déphasage qu’elle procure, la ouate de cellulose s’apparente comme le meilleur isolant à insuffler dans les combles perdus ou dans l’isolation des murs par l’intérieur. En panneaux, elle dispose de bons atouts pour l’isolation des combles aménageables.
En raison de ses bonnes performances thermiques, phoniques et hygroscopiques, la ouate de cellulose se positionne parmi les isolants les plus efficaces du marché. Ses qualités sont renforcées par un prix attractif et un impact des plus écologiques.
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