Longtemps dominé par les isolants minéraux et synthétiques, le marché de l’isolation s’ouvre franchement à la démarche écologique. Depuis quelques années, les laines de mouton et de chanvre, les fibres de coco, de bois ou encore la ouate de cellulose investissent nos murs, cloisons et combles. Difficile d’établir un comparatif des différents isolants bio-sourcés ! Autre isolant réputé pour ses vertus écologiques, la laine de lin se positionne dans les hautes sphères des matériaux naturels. Comment se fabrique cette laine ? Est-elle à 100 % écologique ? Arrêtons-nous sur cet isolant aux multiples qualités.

La laine de lin : une alternative écologique pour votre isolation-1

Laine de lin : origine et fabrication

L’utilité du lin ne date pas d’hier. Cette plante aux fibres légères et résistantes offre ses avantages à l’homme depuis l’Antiquité. En effet, les archéologues ont retrouvé des vestiges de fibres de lin dans des constructions romaines. D’ailleurs, le lin ne servait pas seulement dans l’isolation : il entrait dans la composition des habits, dans la médecine ou la cuisine.

Le processus de fabrication du lin

Contrairement à la laine de coco qui provient d’Asie, la laine de lin se produit sous nos contrées. En France, une grande production de lin existe des Hauts de France à la Normandie. On peut donc dire que cet isolant est produit localement. La plante sert autant à l’industrie vestimentaire qu’au marché de l’isolation. La partie haute de la tige sert dans la fabrication des vêtements. La partie basse du lin, riche en fibres, se destine à l’isolation.

Le cycle de vie du lin demeure assez court. On sème la plante à l’arrivée du printemps et celle-ci est arrachée dans les premières semaines de l’été. Une arracheuse coupe les tiges à ras de terre, puis l’isolant reste au sol jusqu’à ce que les bactéries séparent les fibres. Ce processus se nomme le rouissage. La séparation des tiges, transformées en paille, a lieu quelques semaines plus tard. La partie basse, celle qui nous intéresse, se mélange à du sel de bore et du silicate de calcium pour l’ignifuger. Le traitement agit également pour repousser rongeurs et insectes xylophages. Les fibres de l’isolant sont ensuite démêlées (le cardage), liées, séchées, aérées et découpées.

La laine de lin, un produit isolant écologique

L’impact écologique entre en compte lors du choix d’un isolant. Les isolants bio-sourcés ont la cote : laine de chanvre, fibre de bois ou de coco, ouate de cellulose, laine de mouton, etc. Qu’en est-il de la laine de lin ? Le cycle de vie de la plante n’entraîne pas de pollution particulière. Le lin s’avère peu gourmand en engrais chimiques, pesticides ou azote. De plus, le bilan carbone du produit isolant demeure plutôt faible : il est de fabrication locale.

En revanche, la laine de lin ne se compose pas uniquement d’éléments naturels. En effet, on y ajoute 15 à 20 % de matières synthétiques pour lier les fibres entre elles. Le plus souvent, des fibres polyester sont utilisées pour le processus. Parfois, du textile effiloché entre également dans la composition de cette laine, naturelle à 80 %. Toutefois, certains fabricants parviennent à proposer un produit totalement naturel : la fibre de maïs remplace le polyester pour lier les fibres. En tout cas, la laine de lin reste bien plus neutre en énergie grise que les isolants synthétiques. Ce matériau n’entraîne pas non plus d’irritations pour la peau ou les voies respiratoires lors de sa pose, au contraire des laines minérales.

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Propriétés et performances de la laine de lin

En plus d’être saine et écologique, la laine de lin offre de belles performances en termes d’isolation.

Les avantages de la laine de lin : bonne isolation thermique et phonique

La conductivité thermique de la laine de lin se situe entre 0,037 W/m. K et 0,040 W/m. K. L’isolant se place donc parmi les meilleurs isolants naturels et minéraux. Toutefois, cette laine n’isole pas aussi bien que les isolants en matériaux synthétiques. En matière d’isolation phonique, la laine de lin se montre tout aussi efficace. Élastique, elle affaiblit particulièrement bien les bruits aériens. Son coefficient acoustique s’élève à 0,95 aW. Rappelons que cet indicateur mesure le rapport entre le bruit absorbé et le bruit entrant. Plus il approche la valeur 1, plus le matériau se montre des performances pour isoler les nuisances sonores.

Enfin, la laine de lin affiche de bonnes performances hygroscopiques : l’isolant absorbe l’humidité, puis la restitue lorsque l’air est trop sec. Elle fait partie des meilleures laines sur ce point. Elle peut retenir dix fois plus d’eau que la laine de verre sans s’abîmer. L’isolant participe activement au confort thermique de la maison.

Du sel de bore pour ignifuger le matériau

Comme d’autres laines écologiques, le lin est inflammable. Voilà pourquoi le matériau subit un traitement destiné à le rendre insensible au feu. On utilise le sel de bore, qui possède la particularité de produire de la vapeur d’eau lorsqu’il entre en contact avec le feu. De facto, le matériau enflammé se carbonise sous l’effet du produit. Par ailleurs, le sel de bore ajoute une résistance face aux insectes xylophages et aux bactéries. Une qualité qui caractérise déjà cette laine bio-sourcée.

Un prix supérieur à celui des isolants minéraux et synthétiques

Au niveau du prix, l’isolation en laine de lin se montre plus gourmande que l’isolation en laine de roche ou laine de verre. C’est le cas de la plupart des laines bio-sourcées, en raison de leur composition et de l’absence, en grande partie, de produits chimiques. Néanmoins, ses avantages en matière d’isolation thermique et acoustique font de cette laine un matériau au rapport qualité/prix honnête.

Laine de lin : une utilisation diversifiée

L’isolant en laine de lin se présente sous plusieurs formes. En rouleaux, on utilise le matériau pour l’isolation des combles perdus. On le découpe facilement pour le placer entre les solives, quitte à doubler l’épaisseur de l’isolant. Pour isoler les murs et cloisons intérieurs de la maison, le sol, les planchers et la toiture, les panneaux semi-rigides ou rigides sont tout indiqués. Enfin, l’isolant se présente également en vrac, notamment pour isoler les murs extérieurs par l’intérieur.

Un particulier peut isoler sa maison tout seul avec un isolant tel que la laine de lin. Contrairement à la laine de roche ou la laine de verre, son contact ne présente aucun danger d’irritations pour la peau et les voies respiratoires. Toutefois, faire appel à un professionnel de l’isolation optimisera la qualité de l’installation, décuplant ainsi les performances thermiques.

Bien qu’associée à une petite proportion de matériaux synthétiques, la laine de lin demeure bien plus écologique que les autres isolants non naturels. Avec d’excellentes performances thermiques et phoniques, cette laine mérite sa place parmi les meilleurs matériaux isolants naturels.

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