Le bruit est sans nul doute l’une des nuisances les plus insupportables au sein d’une maison. Même si certains travaux de rénovation peuvent sembler périlleux, le recours à l’isolation phonique apporte un gain non négligeable en termes de confort et de protection thermique selon le type d’isolants choisis. Différentes règlementations ont été mises en place pour limiter l’exposition au bruit dans certaines situations. Afin d’optimiser un projet d’isolation acoustique, il est primordial d’identifier la nature et la provenance des bruits. De cette manière, le choix de l’isolant sera parfaitement adapté et son efficacité maximisée. Réaliser son isolation doit effectivement se faire selon le respect scrupuleux des règles qu’ils lui sont attribués. Mais alors quelles sont les règlementations à l’œuvre et quelles solutions antibruit adoptées ?

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La règlementation acoustique française

La législation contre les nuisances sonores

La règlementation acoustique française a été mise en place en 1969. Elle vise les bâtiments d’habitation neufs. Elle limite donc les nuisances acoustiques entre logements en fixant des contraintes précises en matière d’isolation. Ces nuisances concernent les bruits :

  • d’impact ;
  • d’équipement d’un bâtiment.

Cette mesure a été renforcée en 1994 en prenant en considération :

  • l’isolation acoustique des parties communes ;
  • l’isolation des bruits extérieurs.

Elle a une nouvelle fois été modifiée en 1999 afin de correspondre aux nouveaux indices européens, mais son niveau d’exigence n’a pas été impacté.

Concernant les bâtiments autres que les habitations, trois arrêtés du 25 avril 2003 ont été signés quant à la limitation des nuisances sonores pour :

  • les établissements d’enseignement ;
  • les établissements de santé ;
  • les hôtels.

Ils sont ainsi soumis à des exigences propres à leur activité. À propos des départements d’outre-mer, les décrets de 1994 et 1999 concernant les bâtiments d’habitation neufs ont été repris et adaptés aux modalités spécifiques de ces départements. En effet, les conditions climatiques, les techniques de construction et les habitudes d’aération locale ont été prises en compte dans les deux mesures :

  • le décret n° 2009-424 du 17 avril 2009 ;
  • l’arrêté du 17 avril 2009.

Mais alors comment cette règlementation s’applique-t-elle dans les faits ? Quel est son impact sur le déroulement d’un projet de rénovation ou de construction ?

L’attestation acoustique

L’attestation acoustique concerne tous les bâtiments neufs à usage d’habitation localisé en France métropolitaine, dont les permis de construire ont été demandés à compter du 1er janvier 2013. Elle consiste en un autocontrôle de la qualité acoustique d’une maison. Elle permet d’améliorer la qualité de l’ouvrage et également d’éviter tous risques de non-conformité

Elle est constituée de plusieurs parties :

  • la désignation de l’auteur, qui doit être le professionnel mandaté par le maître d’ouvrage ;
  • l’identification de l’opération, qui détermine les différents postes et paramètres des travaux (les intervenants, leurs missions, le calendrier, les principales caractéristiques de l’opération) ;
  • la déclaration, qui atteste que la qualité de l’acoustique a été considérée lors de l’étude et de la construction du projet. Cette partie affirme aussi que les dispositions requises ont été effectuées ;
  • les constats, cette partie recense trois tableaux qui relatent les mesures obligatoires qui ont été prises en compte lors de la construction ainsi que les différents professionnels intervenus au cours du chantier. Un quatrième tableau fait également office de synthèse des trois premiers.

Les mesures acoustiques

La règlementation acoustique impose des normes en termes d’isolation aux :

  • bruits aériens ;
  • bruits de chocs ;
  • bruits d’équipements ;
  • circulations communes.

Les décibels à respecter sont les suivantes :

  • ≥30 DB pour l’isolement des bruits provenant de l’extérieur (circulation routière, ferroviaire ou aérienne) ;
  • ≥ 50, 53, 55, 58 DB pour l’isolement des bruits aériens en fonction de la nature des pièces ;
  • 58 DB pour l’isolement des bruits d’impact dans les pièces principales ;
  • 35 DB pour l’isolement des bruits d’équipement dans une pièce de vie et 50 DB dans une pièce fermée ;
  • 45 DB pour l’isolement des bruits en façade en fonction du niveau de bruit environnant.

Ces caractéristiques acoustiques ont été homogénéisées à l’ensemble des habitations des pays européens.

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Les solutions antibruit existantes

L’isolation phonique

Afin de limiter, voire de supprimer les différentes nuisances sonores, mais également les vibrations émises par le sol, il existe plusieurs solutions d’isolation acoustique. Plusieurs principes sont à connaître :

  • plus le matériau sera lourd et plus il filtrera les sons graves ;
  • plus il est dense et plus il isolera du bruit.

Le choix de l’isolant est également important à considérer. Leur performance d’isolation se calcule en décibels :

  • Rw pour les bruits aériens ;
  • Lw pour les bruits de choc ;
  • Aw qui mesure le pouvoir absorbant d’un matériau.

Il existe plusieurs types de matériaux. En voici quelques exemples :

  • les laines de roche et de verre ;
  • la ouate de cellulose ;
  • les fibres de bois ;
  • le liège.

Les techniques de pose des solutions antibruit se font par :

  • les murs : en déposant un isolant surmonté d’une cloison et en y ajoutant un enduit à joint ;
  • les plafonds : en fixant un faux plafond tendu ou suspendu qui sera garni d’un isolant, avec possibilité d’une ossature ;
  • les sols : en installant une couche d’isolants sur un revêtement décoratif ;
  • les ouvertures : en posant du double vitrage ou des joints autour des fenêtres, des baies vitrées et des portes-fenêtres.

Finalement, le principe de base d’une bonne isolation phonique d’un mur ou d’un sol est la désolidarisation. Elle consiste à isoler en ne laissant aucun point de contact entre le plancher et le revêtement de sol.

Les autres astuces

Des travaux de rénovation de cette envergure requièrent un budget conséquent. Sachez qu’il existe d’autres astuces permettant l’isolation acoustique d’une maison à moindre coût. Ces solutions pourront vous aider de manière temporaire à régler des problèmes de nuisances sonores.

Isoler sa porte d’entrée

En parant votre porte d’entrée d’un rideau antibruit, vous avez la perspective de diminuer les nuisances sonores jusqu’à 20 DB. Vous pouvez aussi déposer des joints tout autour de votre porte et y ajouter de la même manière un joint balai tout en bas de celle-ci. La solution de poser un revêtement capitonné permettra également de réduire les sons extérieurs et intérieurs.

S’équiper d’accessoires antibruit

Des objets de décoration peuvent pareillement faire l’affaire en matière d’isolation phonique. Des accessoires tels que des tapis, des moquettes, des rideaux épais devant chaque vitrage, des tissus tendus au plafond, des couches de molleton sur le mur. Les meubles sont également des alliés importants. En effet, selon leur densité, ils peuvent ralentir la propagation des bruits à l’intérieur d’une chambre par exemple. Il consiste ici à privilégier du mobilier vaste et ouvert.

Être vigilant sur le choix des équipements

En effet, le choix des appareils électroménagers s’avère un paramètre important contre les nuisances sonores. Au moment de l’achat, il est ainsi primordial de vérifier leurs caractéristiques sonores sur le manuel technique. Il est à noter que pour :

  • un lave-linge silencieux, il faut miser sur un équipement de moins de 60 DB ;
  • un réfrigérateur silencieux, il faut miser sur une caractéristique sonore de 30 DB.

Investir dans des protections auditives

Les protections auditives permettent de réduire les bruits de 25 à 35 DB. Constitués de mousse, de cire ou de silicone, ils s’avèrent une solution efficace contre les bruits irritants provenant de l’extérieur.

La réalisation d’une isolation phonique doit être exécutée finalement en fonction de deux principes : celui dicté par la règlementation mise en place au niveau européen et d’après le budget et les besoins des maîtres d’ouvrage. Les enjeux des nuisances acoustiques peuvent sembler comme handicapants suivant la situation des habitations. Des aides financières avantageuses sont attribuées aux foyers selon des conditions spécifiques. L’isolation phonique apparaît comme une évidence dans la préservation de son intimité ainsi que de celle de ses voisins. De cette manière, lutter efficacement contre les bruits devient une satisfaction qui peut être apportée à tous.

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