Déroulement bilan thermique

Le bilan thermique est un diagnostic qui permet d’évaluer la performance énergétique d’un logement et de faire le point sur ses faiblesses. Plus complet que le DPE, il est fortement conseillé avant les travaux de rénovation énergétique. Quelles sont ses différentes étapes et comment se déroule-t-il ? Le point complet dans ce guide.

Inspection de l’existant

La réalisation d’un bilan thermique commence par une inspection de l’existant pour effectuer un diagnostic. Durant cette étape, le thermicien analyse en profondeur 5 éléments sur lesquels il réalise des mesures :

• Le bâti
• Le système de chauffage
• L’isolation
• L’année de construction du logement
• La plomberie

Voici comment se déroule chacune de ces analyses.

Bâti

L’inspection commence par la structure même de la maison. Le thermicien observe minutieusement les murs du logement afin de vérifier leur état. Il prête une attention toute particulière aux signes mineurs d’usure comme les moisissures, les salpêtres et les tâches d’humidité qui traduisent des défauts dans la structure externe de l’habitation. Ces défauts favorisent notamment des déperditions thermiques qui rendent les équipements de chauffage ou de climatisation moins efficaces.

Durant son intervention, le thermicien inspecte également les cloisons si la maison en possède. Il les inspecte de près pour vérifier si des fissures ou des signes d’humidités sont visibles. Ce sont aussi des facteurs pouvant impacter l’efficacité énergétique du logement dans son ensemble. Pour finir, les combles et leur état servent également d’indice au diagnostiqueur durant l’inspection du bâti.

Système de chauffage

Le système de chauffage occupe une place centrale dans le processus d’établissement du bilan thermique d’un logement. Étant donné que c’est lui qui assure le confort des occupants en hiver et durant les périodes de grand froid, son fonctionnement peut en dire long sur les performances énergétiques de la maison. Par exemple, lorsque le système de chauffage affiche une consommation énergétique anormale, cela indique dans la plupart des cas qu’il y a un problème d’isolation qui occasionne des déperditions de chaleur.

Durant l’inspection d’un système de chauffage, le thermicien vérifie l’étanchéité de l’appareil, l’état de ses différents composants, l’état du réseau de distribution et si possible son comportement en fonctionnement. Selon la nature du dispositif existant, les points précis à inspecter seront différents. S’il s’agit d’une chaudière à gaz par exemple, les vérifications porteront sur la cheminée, le tuyau à fumée, le corps de chauffe, les joints d’étanchéités… Si c’est plutôt une pompe à chaleur, alors c’est le conduit dans lequel circule le fluide frigorigène qui sera principalement inspecté, en plus du groupe extérieur qui s’occupe de la production de l’air chaud.

Le thermicien peut également demander à jeter un œil sur les factures de gaz ou d’électricité du logement sur les derniers mois afin de relever la consommation moyenne du système de chauffage.

Isolation

Pour commencer, le thermicien identifie le type de matériau isolant utilisé sur le bâtiment : laine minérale, laine de roche, fibre de bois, polystyrène expansé, polyuréthane, ouate de cellulose… Il vérifie également s’il s’agit d’une isolation par l’intérieur ou d’une isolation par l’extérieur. Une fois que ces vérifications sont faites, il passe maintenant à l’inspection de l’état global de l’isolation du bâti. Il vérifie donc si tous les éléments de la maison sont isolés ou si certains tels que les murs de fondations ont été ignorés. La complétude de l’isolation est très importante pour qu’une maison puisse être performante sur le plan énergétique.

Le diagnostiqueur s’attarde également sur les ponts thermiques pour vérifier s’ils sont traités de façon convenable. Pour rappel, ces zones sont responsables de 5 % à 25% des déperditions thermiques dans un logement. Une mauvaise isolation de ces ponts peut donc aisément mettre à mal l’efficacité énergétique d’un logement.

Année de construction

L’année de construction d’une maison peut fournir d’importantes indications sur son état général et sur ses performances énergétiques. Par exemple, il est reconnu que les maisons anciennes ont généralement une isolation peu efficace et qu’elles sont construites suivant un mode « ouvert ». Leurs murs sont perméables à la vapeur d’eau, ce qui conditionne leur comportement thermique. Par contre, les maisons plus modernes sont généralement entièrement étanches à l’air et à l’eau. Elles sont ventilées mécaniquement.

Grâce à l’année de construction du bâtiment, le thermicien pourra identifier avec précision la catégorie à laquelle il appartient afin d’analyser les données recueillies en conséquence. Cela lui sera également d’une grande aide lors des recommandations pour les travaux de rénovation.

Plomberie

Les installations de plomberie conditionnent indirectement la performance énergétique d’un logement. En effet, lorsqu’elles sont en mauvais état, la consommation d’eau chaude sanitaire peut être anormalement élevée, ce qui nécessitera que le dispositif de chauffage fonctionne plus qu’il ne faut. En conséquence, il y aura une perte d’efficacité énergétique et potentiellement une surconsommation.

Pour inspecter l’installation de plomberie, le thermicien s’attardera donc sur l’état du chauffe-eau et la présence d’éventuelles fuites au niveau des conduits d’acheminement de l’eau chaude sanitaire. Il peut également procéder à une inspection visuelle du plafond pour vérifier la présence éventuelle de traces d’infiltrations d’eau.

Prises des mesures

L’inspection complète des installations existantes permet d’avoir une première estimation plus ou moins fiable de la performance énergétique du logement. Mais pour que le bilan thermique puisse être complet, il faut également réaliser des prises de mesures afin d’avoir des données exploitables. Voici comment se déroule cette étape.

Surfaces des pièces

Pour calculer (mathématiquement) la performance énergétique d’un bâtiment, le thermicien a besoin de la surface du logement et de son volume (en m3). Il doit donc mesurer la superficie des pièces ainsi que la hauteur sous plafond de chacune d’entre elles. Cette prise de mesure concerne exclusivement les surfaces chauffées. Le garage, le balcon et les vérandas non chauffées ne sont donc pas à prendre en considération.

Surface parois vitrées

Les surfaces des parois vitrées entrent également en ligne de compte dans le calcul des performances thermiques d’un bâtiment. Cela englobe aussi bien les fenêtres que les baies vitrées des pièces chauffées. Les mesures obtenues seront ajoutées à celle des surfaces des pièces pour l’estimation des déperditions thermiques.

Orientation des fenêtres

À la fin des prises de mesures, le thermicien se charge également d’identifier l’orientation des fenêtres et des baies vitrées. Cette orientation s’estime généralement en degrés par rapport au Nord. Elle peut également être libellée sous une forme plus générique : Ouest (O), Sud-Est (SE), Sud-Ouest (SO)…

Inspection à la caméra thermique

Tous les aspects influençant la performance énergétique d’un logement ne peuvent pas être évalués à l’œil nu. Par conséquent, le technicien utilise une caméra thermique afin d’analyser le flux thermique de l’enveloppe du logement. Cela lui permet de visualiser directement les zones de déperditions de chaleur qui ont échappé à l’inspection initiale.

Informations entrées dans un logiciel RGE (CAP RENOV)

Après achèvement de la phase de collecte des informations, le thermicien passe à l’étape du traitement. Pour cela, il entre les données dans un logiciel spécialement conçu pour les entreprises RGE. Cet outil remplit 3 fonctions :

• Il aide à réaliser un diagnostic énergétique du bâtiment inspecté par le thermicien
• Il propose des travaux et des solutions de rénovation énergétique en fonction des résultats obtenus
• Il propose une estimation du coût du projet et fournit des indications au sujet des aides financières dont le propriétaire peut bénéficier

Chez Lesinstallateurs.fr, nos techniciens utilisent le logiciel « Eco Artisan » CAP Rénov+ pour effectuer les simulations de rénovation énergétique.

Analyse des résultats

Lorsque les données sont entrées dans le logiciel CAP Rénov+, le calcul des performances énergétiques du logement s’effectue de façon instantanée. L’outil indique avec précision la répartition des déperditions thermiques dans le logement, son étiquette énergie et l’estimation de sa consommation énergétique annuelle. L’estimation des déperditions en kW est également calculée.

Après l’analyse des résultats du bilan thermique, un rapport complet et clair vous sera remis par le thermicien. Vous y trouverez le point détaillé du diagnostic ainsi que l’ensemble des recommandations techniques à suivre pour vos travaux de rénovation thermique.